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L’Hôtellerie Restauration

N° 3520 - 13 octobre 2016

SERVICE EN SALLE

“A

u-delà du lieu et des beaux produits,

notre rôle est de permettre aux

clients de s’évader, de leur redonner

le sourire !”,

martèle

Charles Weyland

. À 31 ans,

ce jeune professionnel a déjà une idée bien pré-

cise - et moderne - de son métier. Le virus du

service en salle, ce Lorrain l’a attrapé un peu par

hasard :

“Je ne savais pas quoi faire après mon bac

général… Nous avons toujours eu la culture de la

bonne cuisine à la maison, et mon meilleur ami

était chef. Je me suis donc orienté vers une école

hôtelière. J’étais plus attiré par la cuisine mais le

contact, le côté relationnel me manquaient.”

À la sortie du bac pro, il décroche une place

de commis stagiaire au Balzac, le restaurant

parisien de

Pierre Gagnaire

, aux côtés d’

Hervé

Parmentier

. Il gravit les échelons et poursuit

son chemin, aux Airelles à Courchevel (Savoie),

pendant cinq ans.

“Nous étions une toute petite

équipe, cinq en cuisine, quatre en salle. C’est là-

bas que j’ai compris l’importance d’une bonne

cohésion entre la salle et la cuisine”,

détaille

celui qui finira responsable de salle. S’ensuit

une année chez

Marc Meneau

, à L’Espérance (à

Saint-Père, dans l’Yonne), où il dirige une équipe

jeune, avec beaucoup de découpes en salle.

Un service détendu

En avril 2015, il relève un nouveau challenge

et devient, à 30 ans, responsable de salle de

Kei (Paris, I

er

), le restaurant étoilé de

Kei Ko-

bayashi

.

“Nous sommes une petite maison fami-

liale de 32 couverts, douze tables, cinq personnes

en salle et huit en cuisine, avec une équipe jeune

et cosmopolite, où chacun a sa personnalité, et

nous cultivons cette liberté. Nous ne voulons pas

d’un personnel formaté.”

Dans cette maison au

cadre raffiné, coupé de la rue par un rideau, les

clients sont comme dans un cocon. Un univers

que Charles Weyland aime soigner :

“Le repas

doit être une vraie pause pour les clients, nous

leur servons des produits du monde entier, ce sont

des mini-vacances dans la journée.”

À son arrivée, Charkes Weyland a d’abord voulu

améliorer le processus de réservation.

“C’est très

important dans un restaurant, c’est le premier

contact avec le client. Nous avons embauché une

personne dédiée.”

Il a aussi voulu décloisonner

les rôles.

“Il y a bien sûr le chef de rang, le somme-

lier… Mais chacun participe et doit être capable

d’aider les autres. Cela permet davantage de flui-

dité, d’éviter le côté formel et d’élargir les compé-

tences…”

Des principes en accord avec son style,

à l’opposé des codes figés,

“un mélange de convi-

vialité, de simplicité et de rigueur, détendu et pas

guindé.”

Son credo ? Que chacun soit à l’aise.

“Il

faut déceler ce que les clients attendent du repas

afin de s’adapter à chaque cas de figure.”

Julie

Gerbet

www.lhotellerie-restauration.fr/publications/julie.gerbet

Charles Weyland :

“Nous ne voulons pas

d’un personnel formaté”

PARIS

Passé chez Pierre Gagnaire puis Marc

Meneau, le trentenaire gère désormais la salle

du restaurant Kei, où il insu e son style.

©VALÉRIE SEMENSATIS

Charles Weyland se fait volontiers porte-

parole des métiers de salle :

“Il n’y a pas

d’ennui dans notre métier et nous avons

la chance d’évoluer dans un secteur qui

marche. J’aimerais donner l’envie aux

plus jeunes de faire comme nous. La salle

a besoin de fraîcheur et de renouveau.”

“LA SALLE A BESOIN

DE FRAÎCHEUR ET

DE RENOUVEAU”

À 31 ans,

Charles Weyland

veille

sur la salle du restaurant Kei à

Paris (1 étoile

Michelin

).