D'après le baromètre Deloitte-In Extenso, si le mois de mars avait laissé quelque espoir, l'accumulation de facteurs conjoncturels défavorables a eu un impact très négatif sur l'activité hôtelière en France en avril. Les attentats de Bruxelles et les actions des forces de police belges et françaises qui ont suivi ont été très médiatisés et ont rappelé que le risque sécuritaire était toujours présent. Les clientèles d'agrément internationales y sont très sensibles.
La clientèle de loisirs française ne s'est
pas déplacée non plus, dans un contexte économique et sécuritaire morose, avec
une météo mitigée. Enfin, en année paire, et sur un mois d'avril qui concentre
les vacances scolaires de Pâques pour l'ensemble des zones, la clientèle d'affaires
a été peu présente et n'a pas pris le relais de la clientèle de loisirs absente.
L'ensemble des segments de clientèle ont été touchés et ont affecté durement
les performances d'avril et, dans ce contexte tendu, de nombreux hôteliers ont
adopté une politique tarifaire agressive qui n'a eu que peu d'effet sur la
fréquentation.
L'activité en baisse dans les régions
C'est donc le double
effet de la baisse de la fréquentation et des prix moyens qui tire les RevPAR
vers le bas. Paris et l'Île-de-France enregistrent des RevPAR en retrait de
20 % et plus sur le mois, aggravant des performances déjà bien en retrait
à fin mars. Phénomène nouveau, les régions sont également touchées en avril, la
Côte d'Azur en particulier, notamment pour la catégorie milieu de gamme dont le
chiffre d'affaires hébergement chute. Dans cet environnement très défavorable,
seule la catégorie luxe tire son épingle du jeu en région et enregistre des
performances positives, en comparaison à un début d'exercice 2015 très faible.
Le constat est
identique pour les principales agglomérations françaises. À quelques exceptions
près, elles fondent leurs performances tantôt sur une clientèle d'agrément
internationale, tantôt sur une clientèle d'affaires du fait d'un calendrier événementiel
fourni, et avril a été un mauvais cru, notamment à Nice, Marseille, Avignon ou
encore Rouen.
Malgré tout, certains indicateurs économiques sont
en amélioration et
l'Euro 2016 a commencé début juin. Des éléments qui devraient pouvoir
soutenir l'activité
hôtelière à la fin de ce premier semestre.