L'Amforht fête ses 40 ans, sous le signe du tourisme responsable

Paris (IXe) Le 40e anniversaire de l’Amforht (Association mondiale pour la formation dans l'hôtellerie et le tourisme) a été rendez-vous que n’ont pas boudé professionnels, formateurs et institutionnels. Venus des quatre coins du monde, ce 7 décembre, ils ont pu écouter les messages invitant à l’éco-responsabilité des uns, comprendre les expériences et les engagements des autres et enfin repérer les formations qui feront les managers de demain.

Au 40e anniversaire de l’Amforht, les enjeux du tourisme responsable étaient au cœur des débats de la matinée. C’est un fait, les touristes sont plus nombreux chaque année. Ils sont passés de 25 millions en 1955 à 702 millions en 2000, 800 millions en 2005 et devraient atteindre 1,5 milliards en 2020. Avec, pour corollaire, toute une cascade de dérèglements. Mais pour Francesco Frangialli, ex-directeur de l’OMT (Organisation mondiale du tourisme), le problème est complexe : “Le tourisme est destructeur, puisqu’il épuise les ressources énergétiques de la planète, qu’il pollue, qu’il assèche ou modifie la biodiversité, mais il est aussi victime : avec le réchauffement climatique, certaines stations des Alpes ne profiteront plus du ski en hiver, et certaines îles comme les Fidji risquent d’être englouties sous la mer.”

Depuis quelques années, de grands professionnels du tourisme ont déjà pris conscience des enjeux écologiques du tourisme. Le projet mené par Hervé Houdré au Willard InterContinental à Washington en est la preuve (voir encadré). Depuis quelques années, on glisse du tourisme durable au tourisme responsable, à dimension humaine. Ainsi, au forum, Patrick Scicard, président du directoire de la société Lenôtre, présentait sa bûche totalement bio, signée Lolita Lempicka. Les Relais & Châteaux faisaient la démonstration de la qualité de service dans une présentation signée Dominique Loiseau, et le groupe Barrière, rappelait les nombreuses certifications dans lesquelles il était engagé, avec comme chef d'orchestre Jérôme Schehr, directeur financier du Fouquet's. Enfin, c'est Didier Boidin, directeur de l'InterContinental Le Grand, qui faisait la présentation du programme ‘Responsible Business’ du groupe IHG.

Régis Marcon, chef trois étoiles Michelin, constitue la parfaite incarnation de cette focalisation sur la dimension éco-responsable. Il a ouvert, à la suite de son restaurant bio, un hôtel totalement vert, aux normes Haute Qualité environnementale et qui a reçu l'éco-label en 2009. “L’humain, c’est ce qui m’importait, reconnaît Régis Marcon. L’aventure du développement durable, ça se vit et ça se transmet. La démarche management va de pair avec la démarche produit.”

Des formations pour les managers de demain

Restait enfin à aborder la question de la formation. Quelles formations pour quels types de managers ? Présentés par Serge Perrot, trois modèles de formations nouvelles apportaient des éléments de réponse : le lycée hôtelier Rabelais d’Hérouville-Saint-Clair proposant des formations utilisant les nouvelles techniques de l’information, le Cavilam (centre d’approche vivante des langues et des médias) avec ses méthodes d’apprentissage spécifiques, ou encore l’école hôtelière de Maastricht et son centre de formation en Tanzanie, basé sur les compétences.

Pour clore cette journée, Serge Perrot, coorganisateur de la manifestation, a conclu : “Toute l’industrie hôtelière et touristique tend vers la notion de responsabilité. Il faut former des hôteliers et des restaurateurs citoyens. Mais il faudra préparer nos élèves et les futurs professionnels grâce à l’éducation et à la formation.” Un beau programme pour l’avenir dans lequel, bien évidemment, l’Amforht a toute sa place.