"Je n'aime
pas le mot consultant." Didier
Le Calvez donne le ton : pas pour lui, les titres pompeux et
ronflants. Figure emblématique de l'hôtellerie de luxe, il vient de quitter la
direction de La Réserve Paris et le groupe de Michel Reybier pour rejoindre son épouse, Olivia Le Calvez, à la tête de la société Ré Consulting, "que nous sommes sur le point de rebaptiser
Ré Management".
Didier Le Calvez prône la simplicité, l'efficacité,
l'authenticité, l'intégrité. Des valeurs auxquelles il a été sensibilisé dès
son enfance – "par ma mère, qui a
été maire de Saint-Martin-de-Ré (Charente-Maritime), et mon beau-père, colonel
chez les parachutistes" -, mais aussi à sa sortie de l'école
hôtelière : "J'ai eu la chance
de travailler très tôt pour des groupes anglo-saxons et de profiter d'une
formation continue à Cornell et à la New York University. Outre-Atlantique, on
forme et on donne des opportunités. En seize années passées aux États-Unis, on
ne m'a recommandé qu'une seule fois un CV. Le reste du temps, c'était la
compétence qui faisait la différence."
"J'ai toujours eu envie d'être indépendant"
Son parcours : un
sans-faute. Didier Le Calvez a passé une
quarantaine d'années dans l'hôtellerie d'exception,
à des postes clés comme la direction générale des hôtels Plaza et The Pierre à New York.
On lui doit aussi la réouverture du Four Seasons Hotel George V Paris en 1999,
en tant que vice-président, ou encore le repositionnement du Bristol Paris au
poste de PDG durant six années, ce qui lui a valu d'être nommé meilleur directeur
d'hôtel au monde.
Son dernier établissement : c'était La
Réserve, le 5 étoiles parisien voisin de l'Élysée, qu'il a hissé en l'espace de
dix-huit mois "du 8e
rang en terme de RevPar au premier rang, avec le Ritz". À 60
ans passés, lorsque d'aucuns partent à la retraite, Didier Le Calvez préfère
se lancer dans "une nouvelle
aventure".
"J'ai toujours
eu envie d'être indépendant, de faire mes propres affaires et de travailler avec mon
épouse", dit-il. Désormais, il se consacre à la gestion des actifs de "la holding familiale", créée en
2004 par Olivia Le Calvez et qui comprend l'Hôtel de Toiras – dont la direction
vient d'être confiée à Philippe Chabroulin - et la Villa Clarisse sur l'île de Ré
(Charente-Maritime), ainsi que le domaine viticole Château Clarisse à
Puisseguin (Gironde). Ce domaine compte 18 hectares de vignes et
l'homme d'affaires Vincent Bolloré
en est actionnaire à 20%.
Création d'un fonds d'investissement
À ces acquis, Didier Le Calvez ajoute une activité d'assistance de maître
d'ouvrage, conseil, asset manager et audit, ainsi que la gestion de la filiale
Héloïse's Choice, structure de représentation commerciale d'une dizaine
d'hôtels en France et à l'étranger.
Autre projet en cours de
finalisation : la création d'un fonds d'investissement d'ici à l'automne
2018. "Avec Olivia, nous voulons
apporter une expertise et une expérience aux hôteliers indépendants",
souligne l'ancien directeur de La Réserve. Pour cela, il s'est entouré d'une équipe de huit
personnes "dont les compétences se
complètent" et les carnets d'adresses fourmillent de contacts
précieux. Une équipe qu'il compare à "un
think-tank qui fonctionnerait comme une start-up". Une dynamique est
née.