La Fédération patronale de la gérance-mandat veut doubler son nombre d'adhérents

Le statut de gérant-mandataire permet à un entrepreneur ne disposant pas d'apport de créer et diriger une société sans s'exposer aux risques financiers, qui sont portés par le groupe hôtelier. Rencontre avec Ludwig Jasaron, président de la FPGM, Michael Ferrand, trésorier, et Cédric Malnoury, chargé des relations avec le groupe Louvre Hotels.

Publié le 21 février 2023 à 11:05

L’Hôtellerie Restauration : Pourquoi avoir crée la Fédération patronale de la gérance-mandat (FPGM) ?

Michael Ferrand : La fédération est née en 2003, au moment où l’aspect négatif du statut avait pris le dessus. En effet, certains gérants sont allés devant les tribunaux pour faire requalifier leur contrat de gérance en contrat de salarié, car certains mandants leur en demandaient trop. En 2005, la loi Dutreil est venue clarifier le statut et a mis fin aux potentielles requalifications. Cette loi protège davantage le mandataire et donne aux mandants une vision plus claire de ce qu’ils peuvent demander à leurs mandataires.

 

Quelles sont les particularités de ce statut ?

M. F. : Le gérant mandataire signe un contrat commercial avec un mandant - un groupe hôtelier par exemple - ; il crée son entreprise et est payé à la commission. En hôtellerie, certains groupent basent leur modèle économique sur ce statut, comme B&B Hotels, et certains y ont recours parmi d’autres types de contrat, comme Accor.

Cédric Malnoury : Ce statut a été adopté par Louvre Hôtels depuis 2019. Le groupe constate que cela a fait augmenter l'activité, pas uniquement en matière de chiffre d'affaires et de taux d'occupation, mais aussi de qualité. 

 

>> lire aussi : Fiche pratique : Gérance-mandat

Quel est le rôle de la FPGM ?

M. F. : Nous défendons ce modèle car il permet à tous de créer une entreprise sans apport et sans prendre de risques financiers, ceux-ci étant portés par le mandant. Nous souhaitons représenter les deux parties, avoir un rôle de médiateur et de pondérateur si besoin, pour préserver l’équilibre entre les parties.

Ludwig Jasaron : Nous avons également un rôle d’accompagnement des gérants, en leur fournissant des outils ou des produits qu’ils ne pourraient pas se procurer de manière individuelle et en faisant office de centrale d’achat.

 

Comment votre fédération peut-elle aider les gérants-mandataires ?

M. F. : Nous apportons une aide sur les parties juridiques et comptables, ou encore les ressources humaines. Il s’agit de sujets-clés aujourd’hui, qui impactent l’activité du gérant-mandataire, donc celle du groupe hôtelier. Nous avons noué des partenariats avec des spécialistes en la matière pour faciliter le démarrage de l’activité et la gestion au quotidien.

 

Votre fédération a récemment changé de nom pour s’ouvrir à d’autres secteurs d’activité. Qu’est-ce qui a déclenché cette décision ?

M. F. : Nous étions depuis notre création spécialisés uniquement dans l’hôtellerie et avons changé de nom car nous nous sommes rapprochés de la fédération spécialisée dans les petites et moyennes surfaces, qui ont des caractéristiques similaires aux nôtres - des PME de 10 à 20 salariés, rémunérées sur le chiffre d’affaires dégagé - et les mêmes problématiques RH et sociales. Cette ouverture nous permettra d’être plus fort et plus représentatif.

 

Avez-vous des objectifs pour les mois à venir ?

M. F. : L’année 2023 sera une année charnière pour mettre à disposition de nos adhérents de nouveaux services, notamment sur la partie RH, et un nouveau site internet. Nous souhaitons compter au moins 1 000 adhérents à la fin de l’année, contre 500 actuellement. Ce modèle se répand de plus en plus dans l'hôtellerie, et nous recevons de plus en plus de demandes d'investisseurs qui sont à la recherche de gérants pour leurs hôtels. 

L. J. : Nous allons aussi créer un fonds d’aide pour soutenir financièrement nos adhérents en cas de problème de santé, par exemple. Ce fonds sera abondé par des dons défiscalisés, car la fédération est d’intérêt général, et permettra de sécuriser le statut, donc d’attirer de nouveaux adhérents. Pour se lancer, il faut avoir une seule chose : l'envie d'entreprendre.

 

#FPGM# #gerancemandat#


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Publié par Roselyne DOUILLET



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