Food truck : la difficulté de trouver sa place

Angoulême (16) Afin de protéger les restaurateurs sédentaires, la ville d'Angoulême n'octroie plus d'emplacements sur le domaine public. Saluée par les uns, incomprise par les autres, cette décision pousse les restaurateurs ambulants à diversifier leurs prestations.

Publié le 23 novembre 2016 à 17:36
La ville d'Angoulême a décidé de ne plus donner d'emplacements pour les food trucks, mais elle n'est pas une exception. De nombreuses agglomérations limitent fortement les attributions. "Les food trucks amènent une concurrence ponctuelle, difficile à maîtriser. Nous avons reçu 40 demandes en 2015. Nous en acceptons très peu, seulement à l'occasion de quelques manifestations. La ville compte beaucoup de restaurants. Si nous ramenons des concurrents, cela les prive de chiffre d'affaires et peut avoir des conséquences négatives. On ne peut pas comparer les charges d'un food truck à celles d'un restaurant", estime Philippe Vergnaud, maire adjoint en charge du commerce. La ville compte sept emplacements publics, occupés par des camions à pizza et une crêperie. Pour les food trucks, il ne reste qu'une liste d'attente pour un lieu attribué pour un trimestre, exploitable les 2 et 15 du mois.

Selon Aurélie Compain, cogérante du camion Des Tours gourmands, qui propose burgers, tapas et plats mijotés à base de produits frais, "la polémique est absurde. Nous n'attirons pas la même clientèle que les restaurants. Notre offre est complémentaire". Elle n'a pas déposé de dossier à la mairie. "Nous travaillons sur des parkings privés d'entreprise et lors d'événements privés, de festivals, etc." ajoute-t-elle, sans amertume. 

Souvent, les food trucks sont bien accueillis sur des espaces privés, mais les commerçants sont parfois réticents : un boulanger a agressé les deux gérants du camion, qui s'était installé à la demande d'un caviste. Face aux obstacles, les restaurateurs ambulants s'adaptent.



Publié par Laetitia Bonnet Mundschau



Commentaires
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Agopig KLEIN

jeudi 24 novembre 2016

Les maires n'ont pas le droit de 'gérer' la concurence puisque en France, c'est la liberté de commerce qui prime et le principe de libre concurence.
Il est évident qu'en l'état actuel, cout salarial, chargés, impots et taxes diverses et variées, croissance faible, clients qui cherchent 'du prix' ET de la qualité, cette concurence (les magasins nomades) est très rude pour les sédentaires, et elle est vécue effectivement comme une concurence deloyale, à juste titre !
Il en est de meme pour les hôtels face aux gîtes et chambres d'hôtes, ou encore les taxis face au vtc...
La France a ouvert son territoire à la concurence sans avoir créé les conditions d'une concurrence 'saine' et équitable.
Pourtant, c'est un sujet cruciale, à l'heure où la baisse du chomage est la priorité des politiques, lorsqu'un restaurant sédentaire voit sa fréquentation baissé il licencie,
Lorsqu'un restaurant nomade voit sa fréquentation baissé, il change de rue, sans compter que souvent le food-truck n'embauche pas ou peu...
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veronique vassort

jeudi 24 novembre 2016

Je suis du même avis qu'Aurélie citée dans le sujet, nous n'attirons pas la même clientèle. Ce qui m'agace un peu concernant les food trucks c'est que l'on ne parle que de ceux qui se battent pour obtenir un emplacement dans les grandes villes. Habitant en milieu rural, j'ai ouvert un food truck et je ne me place que dans des villages (un différent chaque jour). J'ai reçu un accueil plus que favorable des municipalités qui me facilitent la tache (fourniture électrique, d'eau, publicité auprès de la population,...) et la clientèle est au rdv.
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Agopig KLEIN

jeudi 24 novembre 2016

Oui, dans les villages sans commerces, les food-trucks sont une vraie solution !
Mais, dans un village où il y a plusieurs restaurant sédentaires, un food truck est une vraie concurence qui, dans mon cas précis, m'a obligé à embaucher une personne de moins pour compenser la perte de CA, alors que le commerçant nomade, lui, n'embauche aucun salarié...

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