Des cuisiniers réputés, investis dans les circuits courts et une alimentation vertueuse, s’étaient indignés des files d’attentes de trois heures devant des drives au moment de la réouverture de certains McDonald’s, estimant que les consommateurs se trompaient d’adresse. En ce week-end du 1er Mai, ces derniers se bousculent devant le restaurant du boulevard Arago (Paris, XIIIe), où une quinzaine de livreurs en scooter attendent leur tour. La porte est barrée d’une table où les sacs sertis sont retirés par les livreurs, l’un après l’autre, pendant que les riverains constatent que la vente au public n’est pas ouverte. Les promeneurs découvrent, grâce à de grandes affiches, les protocoles mis en place pour les rassurer.
Un protocole de 200 pages
Concrètement, les collaborateurs de McDonald’s doivent se laver les mains toutes les trente minutes et le masque est obligatoire. “La fréquence de nettoyage des équipements a été intensifiée. La porte du restaurant est un sas infranchissable où les livreurs manifestent leur présence même si la technologie nous a déjà avertis de leur approche. Nous travaillons avec un nombre réduit de livreurs. C’est important de les connaître. Nous leur remettons leur commande dans un sac serti avec trois autocollants ce qui empêche toute ouverture. Ils attendent à l’écart afin que les flux d’approche soient réguliers. Il s’agit d’éviter les regroupements, pour eux d’abord. Ils n’ont pas le droit de transporter une autre commande que la nôtre dans leur sac isotherme. Sur le lieu de livraison, ils déposent le sac, sonnent et s’écartent. Les retours des livreurs croisés à ceux des clients, dans un cercle vertueux, garantissent le respect des gestes barrières”, liste Éric Brisson, vice-président de McDonald’s France en charge des opérations.
Ces mécaniques bien huilées font l’objet de la validation d’un conseil scientifique et évoluent en fonction des annonces des pouvoirs publics. Sans communiquer de chiffres, la direction de McDonald’s confirme l’engouement du public. “Nous percevons bien l’impatience de nos clients. De la fabrication à la livraison, nous avons tout revu. C’est l’objet d’un protocole qui fait 200 pages. Ces procédures sans contact ont vocation à protéger nos clients, nos équipes mais aussi nos fournisseurs. Nous les avons testées dans une quinzaine de restaurants pilotes. Nos employés travaillent avec plus de contraintes mais elles sont ressenties comme nécessaires et de nature à les protéger eux-mêmes ce qui les rend acceptables”, explique Éric Bisson.
Publié par Francois PONT