Quelque 30 000 salariés, 203 sites exploitants, 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 63 millions de visites par an : c’est ce que représentent en France les espaces de loisirs, d’attractions et culturels. Le secteur, qui peine à recruter, redouble d’initiatives afin de rendre ses métiers plus attractifs et d’accueillir des profils variés - principalement des jeunes, des personnes en reconversion ou encore des retraités.
Le PAL (parc d’attractions et animalier, situé dans l’Allier) construit ainsi des logements pour ses saisonniers, et propose des formations qualifiantes de type CAP, avec des contrats d’apprentissage sur vingt-quatre mois.
En quête de 300 saisonniers (dont 200 dans les métiers de l’hôtellerie restauration), Le Puy du Fou (en Vendée) a organisé fin janvier deux journées de job dating à La Plagne (Savoie). “Nos périodes d’exploitation respective sont complémentaires, et nous employons les mêmes profils. Dans six mois, La Plagne viendra chez nous pour présenter ses métiers”, note Adrien Rambaud, directeur de l’hôtellerie du Puy du Fou. Un bon moyen de sécuriser le parcours professionnel des saisonniers et, en contrepartie, d’accroître leur fidélisation.
“Nos métiers sont une porte d’entrée pour des jeunes sans qualification vers les métiers du tourisme. Il y a des promotions en interne, et des passerelles possibles entre différents métiers”, souligne Arnaud Bennet, à la tête du parc Le PAL et président du Syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels (Snelac).
Prolonger l’expérience client
Les parcs de loisirs et culturels constituent un univers très spécifique. Sur un site, les établissements de restauration et d’hôtellerie ne se contentent pas de satisfaire la clientèle, ils doivent prolonger l’expérience client. Au Gouffre de Padirac (Lot), le site va thématiser son auberge en y ouvrant un restaurant-café-librairie dédié aux explorateurs. Le PAL, quant à lui, propose des établissements thématiques : “Une brasserie lookée 1900, un self aux allures de comptoir portuaire, 31 lodges ou encore un hôtel d’inspiration sud-africaine situés au cœur de la savane avec ses animaux sauvages.” “90 % de nos visiteurs font au maximum trois heures de route pour venir au PAL. Pour attirer une clientèle de toute la France et de l’étranger, nous avons créé des espaces hôteliers immersifs avec des concepts suffisamment forts pour qu’ils provoquent à eux seuls la décision de la visite. Les gens qui connaissent l’Afrique disent en arrivant dans nos hôtels que c’est très authentique et qu’on s’y croirait”, confie Arnaud Bennet. Pari gagné : aujourd’hui, les visiteurs suisses représentent 20 % de la fréquentation hôtelière des Lodges du PAL et du Savana Reserve.
Variété et efficacité
Les sites doivent également miser sur la variété des points de restauration afin de répondre à toutes les attentes (sandwicherie, food truck, self, brasserie…), faire la part belle aux offres pour enfants (au Gouffre de Padirac, les bambins représentent un quart de la clientèle), et jouer la carte de l’efficacité. “Le Gouffre de Padirac accueille jusqu’à 8000 visiteurs par jour en saison, et notre restaurant accueille jusqu’à 250 couverts pour le déjeuner. Pour gérer de tels flux, la carte doit être courte, la capacité d’accueil importante, et le renouvellement des tables le plus rapide possible, grâce à l’emploi d’une ou deux personnes dédiées. Nos terrasses permettent aux clients de boire un verre et de passer commande en attendant qu’une table se libère”, détaille Arnaud Bamvens, directeur d’exploitation du Gouffre de Padirac.
Selon le site, la fidélisation est – ou non – un enjeu. Au Gouffre de Padirac, par exemple, les visiteurs ne sont pas amenés à revenir. En revanche, Le PAL réinvestit jusqu’à 30 % de son chiffre d’affaires chaque année pour créer de nouvelles attractions et fidélise ainsi près de 80 % de sa clientèle.
Casser les préjugés
Enfin, “sur beaucoup de sites touristiques, la restauration n’a pas une bonne image, en raison de prix prohibitifs et d’une qualité insuffisante”, déclare Arnaud Bamvens, qui a souhaité que l’Auberge du Gouffre “casse cette image en proposant une cuisine régionale, faite maison, à partir de produits locaux, et offre une réelle expérience client, à prix raisonnable”. Une façon de lutter contre des préjugés qui ont la peau dure.
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Publié par Violaine BRISSART