Les Cafés Hôtels Restaurants Discothèques (CHRD) ont tenu à faire part de leur grande inquiétude suite aux annonces encore imprécises en matière de TVA : des milliers d'emplois sont menacés par une perspective de hausse déraisonnable de TVA. Difficile pourtant de se faire entendre, dès lors que ces milliers d'emplois représentent en fait un ou deux licenciements à l'échelle de chaque établissement. Comme l'a souligné Roland Heguy, président de l'Umih, sur les 18 000 emplois créés en France au premier semestre 2012, 14 000 l'ont été dans les CHRD.
50 % des effectifs en France
Les saisonniers ne savent également pas comment établir leur grille tarifaire pour la saison hivernale, car les contrats qu'ils signent avec les TO ne pourront pas être soumis à modification en cas de hausse de TVA. Les saisonniers représentent 50 % des effectifs en France, et les professionnels souhaitent une stabilité fiscale pour se positionner en matière d'embauche. De nombreuses initiatives sont mises en place pour faciliter le logement des saisonniers : utilisation des chambres universitaires en période estivale, containers transformés en logements ou construction de logements neufs…
C'est surtout l'application des normes d'accessibilité dès 2015 qui a agité les débats. Laurent Lutse, président d'Umih Cafés Brasseries Établissements de nuit, et Thierry Grégoire, président de la Fédération nationale des saisonniers (FNS), ont annoncé qu'une sénatrice doit rendre en décembre un rapport qui permettrait de changer les modalités d'application de cette loi. Les professionnels sont donc vivement invités à faire part de leurs idées et recommandations pour une loi plus adaptée et plus réaliste compte tenu de la structure des établissements existants.
Une concurrence déloyale
La question du para-commercialisme est aussi ressortie des débats. Les professionnels ont souligné l'inégalité des règles entre les établissements hôteliers et les chambres d'hôtes ou encore les locations saisonnières. De même, les cafetiers et gérants de discothèques trouvent intolérable le développement des soirées associatives type 'openbar' dans lesquelles aucune règle n'est appliquée et où la sécurité n'est souvent pas assurée, alors que les professionnels sont eux soumis à des règles de plus en plus restrictives en matière de sécurité ou de délivrance d'alcool. Enfin, les restaurants avec terrasses ainsi que les restaurants de plage se sont trouvé une problématique commune : la présence sur le domaine public. Elle implique des questions d'instabilité et d'incertitude sur l'avenir, notamment lorsqu'ils décident d'investir.
Publié par Vanessa GUERRIER-BUISINE