Il est vrai que nombre d'entre eux affichent des opinions qui les mettent à l'abri de la réprobation politicienne (encore que, pour Dominique Strauss-Khan, Jérôme Cahuzac et d'autres personnalités qu'il est difficile d'assimiler au prolétariat exploité, la mansuétude a ses limites), tandis que celui qui incarna Christophe Colomb, Charles Quint, Cyrano et quelques autres - excusez du peu - n'a pas peur de mâcher des mots désagréables à entendre.
Car au-delà de l'invective, Jean-Marc Ayrault et Michel Sapin devraient se livrer à l'analyse critique d'une situation qui semble aujourd'hui avoir atteint un point de non-retour fiscal. Tout est dit dans la phrase de Gérard Depardieu lorsqu'il s'écrie : "Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent, en fait la différence, doivent être sanctionnés."
Cet appel au bon sens mérite évidemment une autre réponse que la "minable" sortie du Premier ministre. À force de jeter l'anathème sur cette France qui 'se lève tôt', pour reprendre une expression qui connut naguère son heure de gloire, la tentation du départ des talents, créateurs, chercheurs, entrepreneurs vers des rivages plus accueillants risque de mettre en cause la capacité de notre pays à se maintenir dans le peloton de tête des nations.
L'esclandre de Gérard Depardieu n'est pas anodin. On ne quitte pas la rue du Cherche-Midi pour un abonnement à la carte Thalys, le TGV Paris-Bruxelles, de plus en plus fréquenté, et pas par des milliardaires.
Publié par L. H.