Les restaurants de plage affirment leurs spécificités

La Grande Motte (34) Rencontre avec René Colomban, président de la Fédération nationale des plages restaurants (FNPR), à l'occasion de l'assemblée générale de l'association.

Publié le 06 mars 2014 à 10:42

L'Hôtellerie-Restauration : Comment évoluent les restaurants de plage ?

René Colomban : Il y a de plus en plus de professionnalisation, un meilleur matériel, davantage de formation des employés, et donc une amélioration qualitative de l'offre proposée aux clients. Des établissements qui étaient autrefois des 'cabanes bambous' deviennent des entreprises très structurées. Nous constatons d'ailleurs des changements dans nos rapports avec les services administratifs et fiscaux, qui sont souvent étonnés de voir qu'ils ont affaire à des entreprises d'une quarantaine ou d'une cinquantaine de salariés... On est loin du pain bagnat de la cabane de plage !

 

Que représente aujourd'hui ce secteur en France ?

Il regroupe 1 500 restaurants en France, avec un poids particulièrement important en termes d'emplois. Pour vous donner un exemple, dans la seule ville de Nice, cette activité génère 500 emplois directs. C'est aussi une filière qui s'organise, et c'est important, car l'État profite, jusqu'à présent, un petit peu de nos divisions. Dans cette logique, nous avons créé une fédération européenne. Par exemple, l'Italie représente à elle seule 30 000 établissements de plages ! Nous avons donc une marge de progression, même si en France, les restaurants sont généralement plus grands que chez nos voisins italiens.

En tout cas, nous devons faire comprendre à l'État français l'importance de notre activité : nous ne sommes absolument pas là pour priver les citoyens de l'accès à la mer, mais pour créer des emplois et répondre aussi à la demande des touristes qui viennent sur nos côtes.

 

Où en sont les discussions avec l'État ?

C'est pour l'instant le quasi statu quo et c'est déjà une bonne chose de ne pas modifier le décret du 26 mai 2006 [régissant l'occupation commerciale domaine maritime, NDLR]. Nous avons rencontré récemment le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, pour évoquer le sujet et il a été sensible à nos arguments. Il nous faut maintenant garantir l'avenir. Car si ce décret du 26 mai 2006 venait à être modifier, il y aurait de grands risques pour les établissements qui ont fait de gros investissements, et inévitablement des disparitions de restaurants de plage. D'autant que nous sommes confrontés à certaines problématiques régionales qui augmentent nos charges, comme en Languedoc-Roussillon, où le préfet veut obliger les plagistes à démonter 100 % des installations en hiver.

 

Quelles sont vos revendications ?

Notre préoccupation, c'est de maintenir la survie d'établissements qui représentent de l'activité et de l'emploi local. Face au problème des saisonniers, il serait justement intéressant de trouver des solutions à l'année, surtout quand on est sur le domaine public communal et non sur le domaine public maritime comme c'est le cas dans une ville comme Nice. Les mairies ont tout à gagner à avoir des établissements ouverts à l'année, parce que cela crée bien sûr de l'animation et des services, mais aussi parce que cela nous donne la capacité de pouvoir conserver les salariés douze mois par an. Cette capacité à pérenniser l'emploi est tout aussi bénéfique pour les établissements que pour les municipalités.

 

Quels sont vos rapports avec l'Umih sur ces thèmes ?

Nous avons de très bonnes relations avec l'Umih avec qui nous venons de signer un accord dans le Var et une partie des Alpes-Maritimes. Les cotisations de la Fédération nationale des plages restaurants seront ainsi incluses dans la cotisation de l'Umih, pour que nous puissions mutuellement faire valoir nos spécificités. Et nous souhaiterions le même type de rapprochement en Languedoc-Roussillon.


Publié par Propos recueillis par Francis Matéo



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