L’Hôtellerie Restauration : Le congrès national du GNI 2021 a pour mot d’ordre ‘La reconquête, ensemble’. Pouvez-vous nous en dire plus ? Quels seront les thèmes abordés en séance plénière ?
Didier Chenet : C’est en effet un congrès placé sous le thème de la reconquête que nous allons décliner pendant les deux jours d’événements, autour de quatre thématiques. La première : la reconquête de notre indépendance économique et financière. Aujourd’hui, nos entreprises sortent d’une période pendant laquelle elles ont été mises sous assistance financière de l’État, mais les entrepreneurs que nous fédérons vont devoir reprendre le travail, sans l’aide de l’État. Cette table ronde, présidée soit par Bruno Le Maire, soit par Alain Griset - en fonction de leurs emplois du temps -, débutera par un état des lieux présenté par la Banque de France, puis nous passerons en revue nos comptes de résultats. L’idée, c’est de regarder, alors que l’on s’achemine vers la fin de la crise et des dispositifs d’aides, ce que les entrepreneurs peuvent encore négocier - avec les banques, les assurances, les bailleurs... - et ensuite nous allons nous intéresser aux deux questions fondamentales : la capacité à rembourser sa dette (PGE) et la capacité à investir, à continuer de moderniser les établissements.
Deuxième thématique : la reconquête de nos collaborateurs, de nos talents. C’est tout le sujet de l’attractivité. Le sujet des conditions de rémunération, d’emploi, de conciliation entre vie professionnelle et vie privée... Ces points seront abordés par le professeur Alexandre Scher. Il parlera de la valorisation de nos emplois et de nos compétences, de l’adaptation des conditions de travail et des moyens pour faciliter les recrutements. À l’occasion de cette conférence, le cabinet In Extenso viendra présenter, en exclusivité, une enquête commandée par le GNI et le SNRTC sur les montants et composantes de la rémunération du secteur. Nous devons partir d’un état des lieux avant de proposer quelque chose. Nous aurons ainsi le salaire moyen pour les 20 principaux emplois du secteur, en fonction de l’ancienneté, du type d’établissement et de son installation géographique.
La troisième table ronde, animée par Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du Tourisme, porte sur la reconquête de notre clientèle. Nous voulons être concrets, et nous intéresser à ce qu’attendent nos clients et aux outils - notamment numériques - mis à disposition pour nous permettre d’y répondre.
Enfin, la quatrième conférence porte sur la reconquête de nos valeurs. Ce sera une séance plénière sur la RSE [Responsabilité sociétale des entreprises, NDLR], en trois temps. Nous allons débuter avec un état des lieux, puis une partie consacrée à la partie humaine de la RSE, et dans un troisième temps, on parlera des grands projets, autour de la biodiversité, des projets environnementaux, terrasses amplifiées… Nous souhaitons continuer de sensibiliser les professionnels à ce qui peut être leur avenir et leur montrer comment ils peuvent s’intégrer facilement dans cette responsabilisation. Un travail déjà engagé de longue date par la Commission RSE du GNI sur de nombreux sujets comme les biodéchets ou par sa mission handicap.
Comment vont s’articuler ces travaux ?
Nous allons les organiser comme nous travaillons nos dossiers. Beaucoup d’études seront présentées en avant-première : enquête salaires, enquête sur la qualité de vie au travail des dirigeants, et présentation de la Banque de France sur un état des lieux des finances. Nous avons souhaité que des experts viennent poser les sujets avec des informations sur lesquelles nous allons pouvoir échanger et réfléchir ensemble. Nous voulons également laisser du temps d’échange entre les congressistes. Se retrouver c’est bien, se retrouver pour échanger, c’est mieux. Les congressistes pourront prendre la parole. Enfin, nous avons la volonté de donner la parole à ceux qui ont fait le travail pendant tous ces mois de crise. L’occasion sera notamment donnée aux présidents de branche et de commissions de présenter leurs travaux et leurs projets.
Le 18 novembre se tiendra première commission mixte paritaire autour du sujet des salaires. Dans quel état d’esprit la préparez-vous ?
L’attractivité, nous allons en parler. Nous aurons, du côté du collège employeurs, avancé sur cette question. Nous sommes en train de finaliser au GNI - mais on ne le fera pas tant que nous n’aurons pas les résultats de l’enquête -, nos propositions pour la grille de salaires mais pas que. Nous souhaitons ouvrir sans tabou le débat sur les conditions de travail (coupures, week-end…), la santé au travail - je rappelle que le GNI a été l’initiateur de la mutuelle-frais de santé et nous entendons bien progresser en la matière -, l’épargne salariale, le financement de la formation pour la branche. Nous allons ensuite échanger entre partenaires sociaux. Le 15 novembre, nous allons dévoiler aux professionnels présents les grandes lignes de la discussion. Le détail sera réservé aux partenaires sociaux, pour la discussion du 18 novembre.
Publié par Romy CARRERE