du 4 septembre 2003 |
ÉDITO |
Il ne suffit pas de mettre en avant le caractère familial et indépendant d'un
établissement pour croire qu'aujourd'hui, cet argument attirera les clients friands
d'authenticité. L'indépendance ne peut en aucun cas être une excuse à la médiocrité.
Si les clients sont heureux de trouver un établissement familial, c'est pour la qualité
et la personnalisation de l'accueil, c'est pour avoir des échanges privilégiés avec des
exploitants, fortement ancrés dans la culture d'une région. Chercher l'authenticité
d'un terroir, s'intéresser à un patrimoine culturel, ce n'est pas pour autant accepter
de mauvaises conditions de vie dans un établissement hôtelier. Les médiocres qualités
d'insonorisation qui permettent les réveils des clients en vacances à l'heure où le
plus matinal d'entre eux prendra sa douche et fera trembler l'ensemble de la tuyauterie,
les moquettes dans les sanitaires, les literies particulièrement fatiguées, les
oreillers et traversins mal odorants, les écrans de télévisions minuscules, les
produits d'accueil de mauvaise qualité, l'absence de rangement dans les chambres, les
petits-déjeuners tristes et inutiles où l'on donne de la poudre au client sous toutes
ses formes... il suffira de rajouter de l'eau froide à l'une pour avoir un liquide
orangé, de l'eau chaude à l'autre pour avoir un café et du lait UHT bien sûr, alors
que la région est riche en vaches laitières, pour obtenir un chocolat... Rien
d'étonnant à ce que les clients soient déçus, et recherchent, pour leur séjour par la
suite, de nouvelles pistes en matière d'hébergement... rien d'étonnant à ce que
certaines chambres d'hôte aujourd'hui se commercialisent plus facilement que certains
hôtels et arrivent à des prix moyens supérieurs.
Le client n'attend pas du luxe ou de la sophistication, il souhaite juste que dans la
simplicité, on lui offre une prestation de qualité. Les installations s'usent, se
démodent, les notions de confort évoluent, tous ceux qui ne le comprennent pas
aujourd'hui sont appelés à disparaître demain. Quel dommage ce serait que dans les
prochaines années, il n'existe plus, qu'à l'image de ce que l'on trouve sur les routes
américaines, que ces bâtiments impersonnels laids, mais convenablement équipés, que
l'on appelle motel... Continuons à offrir sur toutes les routes de France, un accueil de
qualité, cherchons à en faire moins, mais à le faire mieux, plutôt que de donner de
l'ersatz de jus de fruit, mieux vaut mettre des fruits à la disposition des clients, si
les viennoiseries ne sont pas bonnes, il est préférable de chercher le meilleur
boulanger et d'offrir le meilleur pain du village... quant au lait, c'est si facile d'en
trouver du frais...
Aujourd'hui, la plupart des départements ou des régions ont des plans de subventions
pour aider à la rénovation, il est temps de se bouger et d'en profiter...
PAF zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2837 Hebdo 4 Septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE