du 18 septembre 2003 |
ÉDITO |
C'est évident, si le 16 décembre prochain, l'Europe inscrit la restauration sur la
liste des produits et services autorisés à appliquer le taux réduit, il y aura, en
France, un rapport de force qui s'opérera entre les différentes composantes du
gouvernement... Plus nous nous approchons de la date du vote, plus les ministres 'de
terrain' s'investissent pour convaincre nos partenaires européens de la nécessité
d'accepter que la restauration soit sur la liste H, pendant que, entre Bercy et Matignon,
ceux
qui assument les responsabilités économiques et financières du pays, mettent un bémol
à toutes les projections qui sont faites sur la date d'application de ladite baisse. Des
messages qu'il serait peut-être utile de décoder...
Aujourd'hui, c'est avant tout pour des raisons dogmatiques que Francis Mer entend
défendre le dossier de la baisse de la TVA auprès de ses partenaires européens,
revendiquant sur le plan fiscal, d'une manière générale, le principe de subsidiarité
qui prévoit la souveraineté des pays par rapport à l'exécutif européen. Mais
derrière ces questions de principe, il y a, en France, une réalité économique d'un
autre ordre. La baisse de TVA est estimée, sur la première année, à près de 2,8
milliards d'euros. La France est aujourd'hui sur le banc de touche de la croissance en
Europe, elle est montrée du doigt par la plupart de ses partenaires pour son manque de
rigueur budgétaire et pour son non-respect du pacte de stabilité européen.
A l'heure où le ministre des Finances s'engage officiellement devant ses partenaires
européens à ce que le "gouvernement travaille d'arrache-pied pour réduire les
déficits 2004", et rendre ainsi crédible le retour à 3 % de croissance, on le
voit mal, en même temps, accepter une baisse de TVA sur la restauration, mesure que
certains Etats membres qualifient de "gaspillage de moyens budgétaires..."
Autant dire que si la France veut donner certaines assurances à l'Europe sur son
engagement à respecter le pacte de stabilité, elle devra renoncer à certaines grosses
dépenses dans l'immédiat. Aussi, ne peut-on avoir que du mal à imaginer une baisse de
la TVA sur la restauration dans les premiers mois de l'année 2004... Les restaurateurs
doivent se faire à cette idée...
PAF zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2838 Hebdo 11 Septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE