du 18 septembre 2003 |
VOUS RÉAGISEZ |
Après une année d'activité, les vacances tant espérées dans le sud-est de la
France. J'ai passé 350 jours à servir au mieux mes clients, et j'entends profiter au
mieux de ces quelques jours de vacances pour passer de l'autre côté du comptoir et me
faire servir... comme je sers mes clients... Je me destine donc à passer mon temps dans
les restaurants. Surprise et déception auront été le point d'orgue de mes vacances : de
service que nenni, de l'accueil que nenni, du respect du client que nenni, et par pudeur,
je n'évoquerai pas la qualité des produits quel'on m'a servis. Lassé de tant de
médiocrité, je me décide à resterchez moi, j'allume ma télévision, et là, accablés
par la conjoncture, les restaurateurs de la région témoignent : une saison timorée, des
consommateurs qui préfèrent pique-niquer sur la plage. Tu parles ! Soyons sérieux, la
conjoncture, on en est aussi responsable quand on fait tout pour faire fuir le client.
C'est avant tout le manque de professionnalisme qui fait que le client ne revient pas là
où il a été mal servi. Des exemples, me demanderez-vous, vous qui m'imaginez bougon,
mauvais coucheur, difficile. Je vous les soumets, à vous de voir si, chez vous, ça ne se
passe pas aussi comme ça. A vous de voir également, lorsque vous êtes client, si ce
type de comportement vous donne envie de revenir... Une carafe d'eau demandée 5 fois afin
de pouvoir prendre un médicament. Je n'ai rien d'un 'pignouf', j'avais aussi commandé
une bouteille de vin, rassurez-vous. Nous sommes 3 personnes qui ne dîneront jamais en
même temps : 20 minutes pour prendre la commande, 1 heure pour que le premier plat soit
servi, les autres arriveront tous avec 15 minutes d'intervalle... Interpellez le serveur
me direz-vous. Il ne veut surtout pas vous entendre et passe son chemin. Menacez de partir
et dans les 5 minutes, votre plat arrive froid, bien entendu. Retentez l'expérience un
autre soir, dans un autre établissement. Même scénario pour la prise de commande. Cette
fois, vous n'aurez que 2 repas servis sur 3. Fâchez-vous, demandez l'addition. Le plat
que vous n'avez jamais eu, vous est quand même facturé, y compris un dessert en
supplément alors qu'il était inclus dans le prix du menu. Des excuses, il ne faut pas en
attendre. Tout juste un coup de crayon sur la somme et on refait votre addition. Je passe
sur les autres expériences que nous avons tentées. Messieurs les restaurateurs, arrêtez
de faire du nombrilisme et
remettez-vous en cause avant d'accuser la conjoncture. Le personnel me répondrez-vous.
Alors, expliquez-moi ce que fait un jeune de 16 ans derrière un comptoir pour servir des
boissons alcoolisées ? Que fait un enfant de 12 ans à servir les desserts ? Messieurs,
le personnel se recrute et se paie. Et n'attendez pas la baisse de la TVA pour nous
chanter la messe. Le professionnalisme doit être de mise dans cette profession ô combien
difficile, je vous l'accorde. Mais vous avez fini par me faire économiser... et par faire
baisser l'activité de la station chic où j'ai passé mes vacances. Fort de ces
expériences malheureuses, au bout de quelques jours, je suis resté chez moi dîner avec
ma petite famille : j'étais beaucoup mieux servi et moins énervé... Les autres soirs,
j'ai préféré rester chez moi. Vous laissant réfléchir et déblatérer sur cette
fameuse conjoncture.
(C.F. de Nanterre) zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2839 Hebdo 19 Septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE