du 20 novembre 2003 |
SYNDICATS |
Négociations sociales et élections de branches sont au programme du prochain congrès de l'Umih, qui se déroulera à Pau, du 24 au 26 novembre. Rencontre avec André Daguin, président national.
"Nous
devons faire du social, mais pas du social primaire."
Propos recueillis par S. Soubes
L'Hôtellerie : En dehors des élections de
branches, quel sera le thème fort du congrès ?
André Daguin : Je voudrais, avant de partir, mettre
ce métier dans une modernité agissante. Nous avons affaire à des syndicats de salariés
dont le taux de pénétration n'est que de 2 %. Nous, notre représentation varie selon
les départements entre 30 %, pour les plus mauvais, et 80 %, pour les meilleurs. Nous
considérons que nous avons à nous occuper de 600 000 salariés et je croyais que
c'était aussi le but des syndicats de salariés. Je me suis aperçu qu'ils s'occupaient
seulement de 2 % des 600 000. Ces 2 % sont pour la plupart dans de grandes structures et
bénéficient déjà de beaucoup d'avantages sociaux. Nous, syndicats patronaux,
proposions 5 jours de plus, une prévoyance à 1 et le principe d'une épargne salariale.
Et quand la TVA baissera, une augmentation sensible des salaires en restauration. La
baisse de la TVA ne touchant pas les hôtels ou les cafés. J'ai donné le chiffre de 10
%. Ce n'est pas un chiffre définitif, mais un but idéal. Les syndicats de salariés ont
refusé nos propositions. Vous me direz, c'est normal puisque la plupart d'entre eux ont
déjà 11 jours. La CGT veut 21 jours, la CFDT 15 et FO 11. A ce jour, les négociations
sont suspendues. Il faut qu'elles reprennent. Ce sera un des thèmes dominants du congrès
de Pau.
L'Hôtellerie : Trois candidats se présentent
à la tête de la branche restauration. Les branches cafés et saisonniers auront aussi de
nouveaux présidents. Votre point de vue ?
André Daguin : Pour les candidats à la restauration,
je les connais tous bien, je sais qu'ils ont à cur de jouer dans une équipe. Pour
l'instant, la campagne n'a pas dérapé et ils ont tous dit que quelle que soit l'issue,
élus ou battus, ils continueraient de travailler pour la profession. On peut remarquer,
les concernant, que deux d'entre eux ont joué la carte géographique avec un
vice-président provenant d'une autre région. L'autre a joué la carte Sud-Sud. Je ne
sais pas si c'est bon. Sinon, je trouve bien que le futur président des cafetiers ait
demandé à un discothécaire d'être vice-président et le que le futur président des
saisonniers, qui est 'mer', ait demandé à un saisonnier de montagne d'être son
colistier. C'est, à mon avis, équilibré.
L'Hôtellerie : Vous prévoyez, à l'occasion de
ce congrès, une modification des statuts de l'Umih. De quoi s'agit-il ?
André Daguin : Cet hiver, il y a eu beaucoup
d'agitation au sein des délégués. Ils ont voulu mettre le nez partout. Ils ont demandé
à y voir plus clair dans les comptes, et je crois qu'ils ont eu raison. Ils veulent que
la commission des finances soit plus ouverte aux régions. Ils veulent que des membres
élus, représentant les régions, siègent dans cette commission. D'où cette
modification des statuts.
L'Hôtellerie : Renaud Dutreil, secrétaire
d'Etat aux PME, sera présent lundi, pour l'ouverture officielle du congrès.
Qu'attendez-vous de lui ?
André Daguin : C'est un ministre avec lequel on
avance bien. On a réussi avec lui à sortir plusieurs choses, comme l'aménagement de la
taxe professionnelle à la semaine et non au mois. C'est très important pour les
saisonniers. Nous travaillons avec lui à la reconnaissance du professionnalisme par le
CQP, le chèque emploi service, la réforme de l'apprentissage, les normes hôtelières,
la sécurité alimentaire. Nous allons aussi nous attaquer aux attentes des consommateurs
et plancher sur la formation pour que les jeunes aient, dans nos métiers, des
perspectives réelles de carrière. Je dois souligner que si nous avançons, c'est aussi
grâce à Léon Bertrand, secrétaire d'Etat au tourisme.
L'Hôtellerie : Francis Attrazic, l'actuel
président de la branche restauration, est présenté comme le futur président de l'Umih.
Une alternance avec un hôtelier n'aurait-elle pas été souhaitable ?
André Daguin : Il est effectivement candidat et le
directoire estime qu'il est le mieux placé pour continuer l'action entamée avec un
vice-président hôtelier. A partir du moment où l'on pense 'confédéral', on doit
sortir de la géographie ou des branches.
L'Hôtellerie : Qu'espérez-vous de ce congrès
?
André Daguin : Nous devons faire du social, mais pas
du social primaire. Nous voulons que les gens qui travaillent dans nos métiers puissent
s'épanouir mieux et que les clients profitent de cet épanouissement. Nous devons prendre
une conscience digne de ce que nous devons faire.zzz76a
Réglementation,
le permis d'exploitation en bonne voie
Elections de branches à l'Umih, le
programme des hôteliers et des saisonniers
Présidence confédérale de l'Umih,
Roland Bernard candidat à la succession d'André Daguin
Présidence de branche des cafetiers
à l'Umih, Jean-Marc Le Carour explique pourquoi il n'est pas candidat
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L'Hôtellerie Restauration n° 2848 Hebdo 20 novembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE