C’est une première depuis plus de quatre ans : la dernière réunion du comité interministériel du tourisme (CIT) avait eu lieu en octobre 2020, entre deux confinements et avec un secteur touristique en berne. Le contexte est bien plus radieux pour cette 7e édition, et ce n’est plus Jean Castex, mais Gabriel Attal, qui reçoit ce mardi 7 mai l’ensemble de la filière à Matignon, pour cette année qui promet d’être un grand cru.
Jeux olympiques et paralympiques, bien sûr, mais aussi célébrations des 80 ans du débarquement, année de la Francophonie, réouverture de Notre-Dame… : les perspectives sont favorables tout au long de l’année, alors que 2023 a déjà battu plusieurs records, en matière notamment de fréquentation, avec 100 millions de touristes accueillis, et de dépenses, pour un secteur qui représente 7 % du PIB.
Tous les ministres qui ont un lien avec le tourisme seront rassemblés autour de Gabriel Attal : en premier lieu, Olivia Grégoire, ministre chargé du Tourisme, mais également les ministres des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, des Transports, de laTransition écologique, du Commerce extérieur, ainsi que les opérateurs du tourisme, les professionnels et les organisations représentatives.
“Nous sommes prêts pour les Jeux”
Les Jeux olympiques restent le point central de cette année : “Nous souhaitons affirmer que sommes prêts” pour l’événement, répète-t-on à Matignon. À l’issue du CIT, une réunion spécifique abordera les questions portant sur les aspects pratiques liés aux JO : l’inquiétude sur transports en commun et l’acheminement des marchandises et des livraisons, l’accessibilité, l’accueil, la sécurité des touristes…
Sur ce dernier point, le plan tourisme XXL est déjà lancé, précise Matignon, permettant le renforcement global de la présence policière dans les sites très touristiques et en Seine-Saint-Denis (sept fois plus de patrouilles déployées).
Les CHR dans la liste des métiers en tension
D’autres thèmes sont au programme de la rencontre, qui souhaite se tourner vers l’avenir et la transformation de la filière. Parmi eux :
• l’attractivité et le recrutement, avec l’intégration de certaines professions de l’hôtellerie-restauration dans la liste des métiers en tension, notamment cuisiniers, serveurs de cafés restaurants, aides de cuisine, employés de l’hôtellerie, en fonction des besoins recensés dans certaines zones géographiques. La révision de la liste doit avoir lieu en juillet ;
• l’évolution de la gouvernance du secteur, avec la modernisation d’Atout France (révision de ses missions et renforcement des synergies avec d’autres opérateurs) prévue en septembre prochain après concertation des acteurs;
• l’investissement et le financement dans le tourisme, avec le lancement d’un nouveau fonds tourisme doté de 300 M€ et géré par Montefiore, afin d’aider les entreprises du tourisme à s’adapter aux évolutions de leur secteur : modernisation numérisation, accessibilité, transition climatique. Une vingtaine de projets d’envergure devraient être accompagnés. De plus, le prêt tourisme de Bpifrance sera pérennisé, avec 400 M€ supplémentaires au bénéfice de 800 entreprises ;
• la facilitation des procédures de visas pour les touristes chinois (pour traiter plus rapidement les demandes de groupes) et les touristes d’affaires (visas de courts séjours à entrées multiples) ;
• la promotion de la filière avec plusieurs événements : campagne ‘Make it iconic’, 3e edition du sommet Destination France programmée en 2025, programme France Tourisme Tech, Semaine du tourisme…
Et Gabriel Attal d’affirmer : “Le Gouvernement n’a pas ménagé ses efforts pour que le secteur touristique se maintienne. (…) [Ce dernier] est à un tournant de son histoire, en matière de durabilité, d’innovation, de numérisation. Et pour réussir à rester à la proue, nous devons appréhender ensemble les transformations à mener.”
Publié par Roselyne DOUILLET