Dans le Vieux-Nice, Acchiardo est un trésor du patrimoine gourmand, le plus ancien bouchon nissart de la ville. Créé en 1927 par Madeleine Acchiardo native du Piémont italien, avec Marie sa belle-fille, il est repris en 1957 par Joseph. Aujourd'hui, Virginie, Jean-François et Raphaël, les arrière-petits-enfants de Madeleine, rénovent et agrandissent l'établissement aux côtés d'Évelyne et de Joseph, leurs parents. L'ancien restaurant de quartier où commerçants, maraîchers, employés municipaux ou pêcheurs venaient casser la croûte (la merenda) conserve âme populaire et plats de tradition, plus clair, plus blanc, mais toujours avec murs de pierres, poutres apparentes, nappes rouges et sol de tommettes.
"Avec ma soeur et mon frère et les conseils précieux de nos parents, nous sommes fiers de reprendre le flambeau et d'apporter une touche de modernité en restant fidèles à la vocation du restaurant", dit Jean-François. "Sans dénaturer la façade de l'immeuble classé (le Palais Galéan, 1670), nous voulions mettre en valeur le patrimoine existant avec la salle au long bar de chêne et les caves voûtées datant de 1 300."
"Respect du terroir local"
De 55 couverts, Acchiardo, qui emploie huit personnes, est passé à 80, avec 30 supplémentaires dans l'ancienne cave réaménagée. L'arrière-grand-mère y avait installé des tonneaux de chêne pour faire le vin qu'elle servait au bar et en salle. Le petit restaurant qui n'a pas peur des adresses qui fleurissent dans le Vieux-Nice poursuit sa carrière, avec une carte (pas de menu) au ticket moyen de 23 € et ses plats emblématiques : soupe de poisson, soupe au pistou, tripes à la niçoise, petits farcis, estocaficada (stockfish), merda dé can (gnocchi aux blettes), tiramisu maison…
"L'esprit de la cuisine reste inchangé", poursuit Jean-François. "Elle est simple, authentique, généreuse, à l'image de celle de mon arrière-grand-mère, dans le respect du terroir local et avec les mêmes fournisseurs, comme la famille Pisano sur le marché Saleya, qui nous vend les primeurs depuis les années 1950, Bonifassi pour les vins, la boucherie Fulcheri, face au restaurant…" Acchiardo, une belle histoire de fidélité !
Publié par Jacques GANTIÉ