"J'aurais dû être médecin." Lui-même fils d'un généraliste et anesthésiste installé en Angleterre, Anthony Torkington se souvient que jusqu'à l'âge de 15 ans, pendant ses vacances, "[il] mettai[t] veste et cravate pour suivre [s]on père partout". Durant son internat dans un pensionnat anglais, il privilégie les matières scientifiques toujours dans l'optique de s'inscrire en fac de médecine. Mais le divorce de ses parents va contrarier son orientation. Son bac en poche, il part vivre avec sa mère, Française, professeur de français et "bonne cuisinière", à Majorque. Là, elle ouvre un restaurant dans lequel Anthony Torkington va travailler quelques mois, "jusqu'à ce qu'un Anglais investisse dans le restaurant et me propose de me financer une formation à Glion".
Il accepte de partir en Suisse où il suit un cycle de dix-huit mois, à l'issue duquel il ressort deuxième ex-aequo de sa promo, un diplôme en administration hôtelière en poche. "Lorsque je travaillais avec ma mère, j'ai tout de suite aimé cet univers de l'hospitalité, de la restauration. Je me voyais bien évoluer dans ce secteur", confie-t-il. Vont suivre des stages dans des hôtels de la Côte d'Azur, dont un à Sophia Antipolis où il est accueilli "froidement" par une chef de réception qu'il va demander en mariage… "Trois mois après". Anthony Torkington fonctionne à l'instinct. Autre de ses signes particuliers : il aime les challenges. Le "tout cuit" ne l'intéresse pas. Si bien qu'à ses débuts dans l'hôtellerie, il veut tout voir, tout vivre : "J'ai voulu commencer au bas de l'échelle. J'ai donc été réceptionniste, de jour comme de nuit." C'était à Cannes, dans un hôtel du groupe Accor où, en moins de deux ans, il se hisse au poste d'assistant chef de réception. Puis, dans un autre hôtel du sud de la France, il accède en cinq ans au fauteuil de directeur adjoint. La suite de sa carrière ne se fera que dans des Relais & Châteaux, "parce que je me suis toujours reconnu dans les valeurs de cette association", explique-t-il.
"De nouveaux services pour aider nos membres"
En 2001, Anthony Torkington obtient le poste de house manager au Mas Candille à Mougins (Alpes-Maritimes). Il en devient directeur général en 2004, lorsque l'établissement décroche son adhésion à Relais & Châteaux. Dix ans plus tard, alors qu'il est aussi délégué de la région Paca-Corse de Relais & Châteaux, il prend les commandes du Cap Est Lagoon, en Martinique, où il arrive avec sa femme et ses quatre enfants. "[Mon] épouse est un énorme soutien pour moi, depuis toujours." Mais deux heures de trajet à l'aller et au retour pour que les enfants puissent aller à l'école vont écourter l'aventure martiniquaise.
Au bout de quinze mois, le clan Torkington est de retour en métropole. Les valises sont posées à Bouliac (Gironde), où Marie Borgel, déléguée du Sud-Ouest de Relais & Châteaux et propriétaire du Saint-James, confie la direction de cet hôtel avec table étoilée à Anthony Torkington. Il y reste cinq ans, jusqu'au SMS de Philippe Gombert, président international de Relais & Châteaux, "reçu le 7 février 2018 à 10 h 37", qui lui annonce l'officialisation de sa nomination à la direction de l'association qui compte quelque 560 maisons dans 60 pays. "Je ne pouvais pas repartir pour cinq ans de mandat à la tête de Relais & Châteaux sans rien changer", souligne Philippe Gombert. Ce qu'il apprécie chez Anthony Torkington : "Sa double culture franco-anglaise immergée dans l'univers de Relais & Châteaux depuis plus de quinze ans. Il incarne, en outre, rigueur et bienveillance, deux valeurs indispensables à tout travail en équipe."
Dès ce printemps, Anthony Torkington a entamé un tour du monde de trois mois, pour aller à la rencontre des adhérents de Relais & Châteaux. "Je vais les écouter, pour comprendre leurs besoins. Car il faut accompagner chacun de nos membres, surtout à l'heure où nous souhaitons mettre en place de nouveaux services pour les aider. Pour cela, je vais oeuvrer de concert avec le comité de direction, dont je fais partie, composé de Benoît Juillet, délégué général, Arnaud Wielgus, directeur commercial et marketing, et Isabelle Mical, directrice de la communication. Ensemble, avec les équipes du siège de Relais & Châteaux, nous voulons donner les meilleurs outils et conseils à nos membres pour qu'ils relèvent les défis du moment."
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Publié par Anne EVEILLARD