En septembre dernier a ouvert, dans une rue calme en plein cœur de Belleville à Paris (XXe), une adresse à part, mue par la volonté de deux associés de rendre hommage à ce quartier vivant, populaire et multiculturel. Joris Bruneel, hôtelier à la tête du groupe MyHotels (18 établissements essentiellement sous franchise Accor), et Clarie Feral-Akram, chef franco-afghane, ont voulu que Babel, leur hôtel-restaurant de 31 chambres, soit un lieu de dépaysement qui évoque le voyage, sans pour autant cibler une destination ou une époque précises. “Notre philosophie ? Voyager dans l’assiette et dans la décoration. Nous avons rêvé d’un lieu qui soit à la fois le reflet de nos valeurs et celles de tout un quartier, un sanctuaire qui donne du sens et donne la force de croire encore au vivre ensemble”, revendiquent les associés.
Pour y parvenir, ils ont fait appel à la décoratrice Daphné Desjeux, qui a designé l’ensemble des espaces et pensé chaque élément de l'hôtel. Elle a conçu du mobilier sur mesure mais également chiné et importé des meubles d’Inde pour créer ce lieu mixte et décontracté. Deux ans de travaux ont été nécessaires pour restructurer entièrement le bâtiment de quatre étages. Au rez-de-chaussée, la réception et le bar se prolongent sur une salle de restauration, où sont également servis les petits déjeuners. À la carte, des mezze et des plats à partager inspirés d’Inde et d’Orient, riches en épices et en parfums. Le sol, en tomettes irrégulières, a aussi été dessiné par Daphné Desjeux, qui revendique : “J’ai cherché constamment l’imperfection pour gagner en singularité en répétant : c’est parfait que ce ne soit parfait.” Les chaises et banquettes ont été chinées, tout comme les tables du restaurant et les étagères dont les bordures ont été resculptées.
Ambiance chaleureuse et hors du temps
Pour accéder aux étages, une première surprise attend les voyageurs, puisque l’ascenseur vitré dévoile une immense fresque réalisée à l’encre de Chine par l’artiste Juliette Seban, représentant une tour de Babel. Dans les chambres, les murs ont été recouverts de patines réalisées à la chaux par Rosatelier, atelier d’art fondé par Justine Rossetti, qui a réalisé tous les revêtements de murs de l’hôtel. De couleur ocre, rose ou bleu-vert, elles leur confèrent une ambiance chaleureuse, avec un rendu à chaque fois différent en fonction de la luminosité de la pièce. Les têtes de lits moelleuses assorties aux couleurs des murs, des poufs généreux, des appliques en matériaux naturels accentuent ce côté confortable et accueillant.
Chaque élément a été pensé dans le détail, comme les miroirs qui ont été piqués pour leur donner un aspect vieilli. Les salles de bains sont le plus souvent intégrées dans les chambres, afin de gagner de l’espace, avec des meubles sous les vasques s’inspirant de la décoration de l’Orient-Express, des appliques en céramique, des robinets en cuivre. Et pour permettre au client de se sentir “hors temps et hors époque”, comme l'a souhaité Daphné Desjeux, aucune chambre ne propose de télévision. Pour habiller les murs, la décoratrice a chiné des affiches et des photos pour toutes les chambres et les salles de bains, rendant ainsi chaque pièce unique.
Fort du succès de ce premier projet personnel, Joris Brunel ne compte pas s’arrêter là : il travaille actuellement sur l’ouverture prochaine de l’hôtel Rosalie, dans le XIIIe arrondissement de Paris, prévue en avril prochain, en association avec l’architecte Marion Mailaender, déjà à l’œuvre à l’hôtel Tuba, à Marseille.
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Publié par Roselyne DOUILLET