La Cité de la Gastronomie doit être un lieu entièrement dédié aux cultures culinaires de France et du monde, à la mise en valeur du patrimoine alimentaire, à l'ensemble de ses savoir-faire, de ses connaissances, de ses rites et des métiers qui y sont associés. 6 villes ont planché sur ce projet et décidé de se porter candidates. Leurs dossiers sont désormais entre les mains de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA). Ce même organisme qui a porté le dossier permettant en novembre 2010 l'inscription par l'Unesco du repas gastronomique des Français.
La deuxième étape pour ceux qui rêvent d'accueillir la Cité de la Gastronomie, c'est l'audition des candidats qui aura lieu le 15 octobre prochain. La MFPCA devra ensuite déterminer "le projet qui sera économiquement réalisable dans un délai raisonnable et qui tant en terme de gouvernance que de programmation culturelle et scientifique sera le plus conforme aux engagements pris vis-à-vis de l'Unesco", précise son directeur, Pierre Sanner.
L'Hôtellerie Restauration : 6 villes sont candidates. Est-ce à dire que la Cité de la Gastronomie sera un facteur de développement pour la ville qui l'accueillera ?
Pierre Sanner : La Cité de la gastronomie telle que l'a conçue la Mission Française du Patrimoine et des Cultures Alimentaires est avant tout lieu destiné à valoriser et promouvoir les cultures culinaires de France et du monde.
La Cité de la Gastronomie doit être un lieu de vie, d'effervescence, d'innovation, et de transmission des connaissances culinaires. Elle sera une vitrine dédiée à l'un des meilleurs atouts de notre pays, notre patrimoine gastronomique. La création de ce futur pôle culturel aura des retombées en termes d'emploi et de développement économique. Il contribuera à l'augmentation des flux touristiques et à l'attractivité du territoire d'implantation bien sûr mais également à l'ensemble du pays. La promotion des produits comme des savoirs faire régionaux est importante, mais elles ne doit pas se faire au détriment d'une exposition de la riche diversité des patrimoines et des expressions culinaires. Nous serons attentifs non seulement à la faisabilité économique mais également à l'ambition des projets présentés par chacune des villes candidates. La Cité de la gastronomie doit devenir une référence internationale.
En termes de subventions ?
Les questions relatives au montage financier et au modèle économique envisagés seront au coeur des auditions du 15 octobre prochain. Nous sommes convaincus qu'un tel projet peut faire émerger des partenariats entre les pouvoirs publics et les nombreux acteurs privés désireux de promouvoir non seulement tous ceux qui au quotidien font notre gastronomie (producteurs, agriculteurs, professionnels des métiers de bouches, entrepreneurs, enseignants, restaurateurs, vignerons, …) mais également toutes les entreprises qui sont « les ambassadrices » d'une certaine image de la France et de son art de vivre.
Quels rôles pour les professionnels ?
L'implication des professionnels est évidemment essentielle. L'appel que nous avons lancé en faveur de la création de la Cité de la Gastronomie lors de la candidature du « repas gastronomique des Français », a recueilli le soutien de l'ensemble des acteurs du monde de la gastronomie. Ils participeront naturellement à l'élaboration concrète de la Cité de la Gastronomie. Ce lieu sera la vitrine de leur savoir-faire, de leurs connaissances, un espace de sensibilisation et de transmission de ce qui fait la richesse des métiers de la gastronomie et de ses rites. A cet égard il sera décisif, quel que soit le lieu d'implantation, de faire vivre la Cité de la Gastronomie avant qu'elle n'existe pleinement. La phase de préfiguration est une étape déterminante du processus. Nous proposons d'ailleurs un ensemble cohérent d'événements et de manifestations qui composeront «l'avant-goût» de la Cité de la Gastronomie.
Publié par Nadine LEMOINE