Cet hiver à Paris, l’hôtel Bristol a ouvert une boutique d’épicerie fine au sein de son établissement, s’inscrivant ainsi dans une tradition encore jeune, mais déjà solide, des boutiques de produits de bouche fleurissant dans les grands hôtels. Dans le même genre, le Ritz Paris a ouvert l’été dernier une boutique de pâtisseries attenante à l’hôtel. Ce phénomène s’observe outre-Manche également : à Londres, le palace The Claridge’s s’est tout juste doté d’un café-salon de thé où pâtisseries et viennoiseries sont complétées par une petite carte salée. À quelques pas de là, c’est The Connaught, autre palace (où Hélène Darroze tient son 3 étoiles Michelin), qui déploie lui aussi une récente boutique de pâtisseries-salon de thé. Le nec plus ultra ? Ces boutiques disposent toutes d’une entrée indépendante de celle de l’hôtel, facilitant ainsi leur accès, tout en les rendant moins intimidantes aux passants, eux-mêmes devenus soudain de potentiels clients.
Une tendance qui plaît
Ces boutiques trouvent-elles une clientèle ? Du côté du Bristol, l’épicerie fine est un succès. Les lieux, ouverts pendant la pandémie de Covid-19, avaient d’abord pour vocation de vivre en tant que pop-up, le temps des fêtes. “Mais ça a tellement bien marché qu’on a décidé de prolonger jusqu’à l’épiphanie, avec la galette des rois, raconte Frédéric Kaiser, le directeur F&B de l’hôtel. Là encore, ça a très bien marché. Donc on a prolongé à nouveau, jusqu’à la Saint-Valentin. Et on a constaté qu’on avait déjà une clientèle d’habitués, très demandeuse de nouvelles créations, et qui nous faisait part de l’effet produit par un cadeau estampillé Bristol. On a donc décidé de pérenniser l’aventure, et de faire de gros travaux” pour ouvrir une boutique en bonne et due forme. Non loin de là, au Ritz Paris, le son de cloche est le même : la boutique “fonctionne très bien”, confirme Damien Couliou, en charge de l’aventure. “L’objectif est de créer une nouvelle porte d’entrée pour accéder à la marque Ritz Paris”, explique-t-il.
Mais qui sont les clients de ces boutiques pimpantes et gourmandes à la fois ? “Forcément, il y a ceux de l’hôtel, mais aussi, une clientèle parisienne d’habitués, venue à l’origine au petit kiosque qu’on avait installé devant l’hôtel pendant le confinement”, précise Damien Couliou. Financièrement, l’impact de ces boutiques semble suivre : “L’épicerie du Bristol génère un revenu positif depuis son ouverture”, confirme Frédéric Kaiser. Ce succès est sûrement aussi dû au fait que les tarifs en boutique “restent accessibles”, bien qu’il s’agisse de produits de qualité ; les vins à la boutique du Bristol, par exemple, “n’atteignent pas les prix pratiqués au sein des restaurants de l’hôtel. On a même une bouteille de champagne maison à moins de 50 €.” Une bonne façon, donc, pour ces hôtels d’élargir leur offre, tout en ciblant davantage la clientèle locale.
Publié par Anastasia CHELINI