La violence des réseaux sociaux
"Pierre ne le montre pas mais il est très touché par les insultes qui abondent", ajoute Amandine. Il acquiesce : "Mon dernier contact avec M6, ça a été un appel du psy de la chaîne. Il voulait savoir comment j'allais." Amandine poursuit : "Sur le mur Facebook de Top Chef, un internaute était particulièrement actif avec des commentaires du style : 'Tu vas suivre le parcours de ton père, faire faillite et licencier 90 personnes.' J'ai demandé son identification et je l'ai contacté. Il était posé, la quarantaine et… assureur à côté du restaurant de Marc Meneau dans l'Yonne ! Je lui ai demandé s'il avait eu une mauvaise expérience à la table de l'Espérance. Il m'a répondu y avoir en effet mangé et avoir trouvé son repas très bon. Il a juste voulu se défouler sur Pierre, sans raison..." La jeune fille déplore aussi un montage à charge : "Nous avons connu deux pics d'insultes, à sa sortie de l'émission [le 22 février dernier], mais surtout lorsqu'il a gagné contre Wilfried Graux. Cette séquence a été vécue par les internautes comme une injustice, celle d'un nanti qui élimine un jeune méritant de banlieue."
Marc Meneau a-t il souffert de l'image que le programme a donné de son fils ? "Non ! Et puis nous sommes trop pudiques pour en parler", évacue Pierre Meneau en souriant. "Bien sûr, contredit avec douceur sa compagne. Marc a même contacté des confrères pour qu'ils soutiennent discrètement Pierre. Nous aurions aussi pu faire pleurer dans les chaumières, le tournage a eu lieu dans un contexte très dur, cinq mois après la liquidation de l'Espérance." Le côté bouillonnant et sans filet d'un Pierre Meneau bien plus attachant qu'il n'y paraît s'est retrouvé happé par les turpitudes de la téléréalité. Car au fond, on perçoit bien que l'histoire de cette participation à Top Chef n'est pas celle d'une arrogance, juste la tentative d'un fils unique de sauver par sa médiatisation le naufrage de l'entreprise familiale et l'honneur de son père, quinze ans triple-étoilé et en faillite à 73 ans.
Publié par Francois PONT