L’Hôtellerie Restauration : Quelle est l’activité d’Hôtels en ville ?
Caroline Piel : Nous faisons du mandat de gestion, aussi appelé en anglais ‘contract management’, c'est-à-dire que nous prenons en main un hôtel pour le compte d’un propriétaire qui n’est pas hôtelier lui-même. Celui-ci nous confie son bien que nous allons gérer en ‘bon père de famille’, dans la totalité des fonctions, c'est-à-dire opérationnelles, ressources humaines, marketing, commerciales, revenue management…. Le cas échéant, nous assurons aussi le suivi des travaux. Nos clients sont soit des particuliers, soit des institutionnels, comme des fonds d’investissement ou des family offices… Hôtels en ville est rémunéré avec un fixe mensuel ainsi qu’un pourcentage du RBE, et non du chiffre d’affaires.
Nous existons depuis 2014 et nous gérons aujourd’hui vingt hôtels, dont la moitié sont ouverts. Les autres sont fermés soit en raison du manque d’activité, soit de rénovation en cours. Tous sont localisés à Paris, car nous souhaitons être sur le terrain pour rencontrer très régulièrement les équipes, mais nous ne sommes pas fermés à des collaborations en régions, si le lieu est facile d’accès.
Quel bilan faites-vous de l’année qui vient de s’écouler ?
Nous avons pris la décision de fermer certains de nos hôtels car la situation était difficile pour eux. C’est notamment le cas d’un établissement situé à la gare du Nord, où le trafic ferroviaire est extrêmement réduit, et de ceux localisés sur la Rive gauche, en raison du manque de fréquentation touristique. À noter une exception pour l’un d’entre eux qui possède une piscine, ce qui a énormément augmenté son attractivité ces derniers mois en direction des Parisiens.
Toutefois, pour les hôtels restés ouverts, il a fallu nous réinventer. Nous avons développé une offre en room service, car la demande est désormais très forte en raison de la fermeture des restaurants. Nous avons travaillé au niveau marketing et commercial, pour améliorer l’attractivité pour les Parisiens, qui ont besoin d’évasion, de rêve. Nous avons donc fait des opérations avec Alain Ducasse et Hélène Darroze, créé des packages avec des produits de beauté, et nous allons prochainement lancer une offre de divertissement avec des casques de réalité virtuelle. Ces offres ont fait découvrir aux Parisiens les hôtels proches de chez eux, qu’ils ne connaissaient pas auparavant
Quels taux d’occupation les hôtels restés ouverts enregistrent-ils ?
Quand nous ne sommes pas en période de confinement, ils avoisinent 65 à 70 %, et 55-60 % en période de confinement. Nous avons cependant dû ajuster nos prix moyens, qui sont plus bas qu’avant, d’environ 30 %. Ce choix nous a permis de préserver les emplois et de maintenir le moral des équipes…
Quels conseils donnez-vous aux hôtels que vous gérez ?
Communiquer ! Nous avons choisi de doubler notre budget communication, pour renforcer la présence des hôtels sur les réseaux sociaux et via des newsletters. Nous suivons aussi beaucoup l’actualité, notamment concernant la réouverture des frontières, pour envoyer des newsletters ciblées dans les pays où les voyages seront de nouveau possibles prochainement.
Comment voyez-vous la saison à venir ?
Je pense que l’activité va doucement repartir cet été mais que le plus gros de la reprise aura lieu au dernier trimestre de l’année, lorsque les populations auront été largement vaccinées. Nous observons beaucoup l’actualité du secteur aérien. Or, les compagnies sont très optimistes pour le début 2022, car elles ont constaté que les recherches de billets d’avion étaient très fortes pour cette période. Ces signaux m’incitent à penser qu’il faut rester dynamique et positif !
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Publié par Roselyne DOUILLET