Chadi Farhat (Ennismore) : "Ce qui fait un bon hôtel, ce sont les employés qui y oeuvrent au quotidien"

Fruit d'un développement rapide, la branche lifestyle d'Accor compte 17 marques dans le monde, et 18 établissements en France. Rencontre avec le PDG des marques luxe d'Ennismore, qui compte les enseignes Delano, Mondrian, SLS et SO/.

Publié le 12 octobre 2023 à 12:35

L’Hôtellerie Restauration : Ennismore compte aujourd’hui 17 marques. C’est une croissance très rapide…

Chadi Farhat : Ennismore va très vite. Nous ouvrons cinq nouveaux hôtels sous la marque Mondrian cette année. Notre plus grande croissance est en Europe - avec des ouvertures notamment à Paris, Ibiza, Rome, Berlin et Amsterdam - ainsi qu’en Asie et au Moyen-Orient, notamment avec des projets en Arabie Saoudite. Nous affichons des prix moyens et des taux d’occupation qui sont, au global, supérieurs à nos concurrents. Nos clients dépensent plus chez nous, tout simplement parce que nous misons beaucoup sur nos restaurants. Nous créons des destinations à part entière, avec des espaces de restauration qui attirent aussi bien les clients des hôtels que les locaux, ce qui génère un chiffre d’affaires non négligeable et surtout crée un sentiment d’appartenance et de communauté.

 

Comment conciliez-vous forte croissance, hôtellerie lifestyle et développement durable ?

Le développement durable n’est pas seulement un luxe, c’est une nécessité. Pour ce qui concerne Accor, Sébastien Bazin [PDG du groupe, NDLR] s’est engagé à bannir le plastique à usage unique. Tous nos hôtels font partie de ce programme anti plastique, aussi bien dans les zones accessibles aux clients que dans les coulisses de nos hôtels. C’est l’un de nos objectifs principaux dans le cadre de notre plan RSE. Nous envisageons également des solutions pour réduire de manière drastique le gaspillage alimentaire et nos émissions de carbone. Nous travaillons également sur la fabrication de clés de chambre en bois, comme c’est déjà le cas au SO/ Paris, au SLS Dubaï, aux Mondrian Doha et Shoreditch. Nous cherchons des partenariats écoresponsables pour les capsules de café, les distributeurs de savon…

 

Vous venez de créer un nouveau programme de fidélité, Dis-loyalty. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous avons choisi ce nom pour susciter la curiosité, en proposant de sortir de la routine. L’idée de ce programme est d’inciter tous nos membres à expérimenter nos hôtels en offrant des avantages plus importants pour ceux qui choisissent de s’aventurer vers de nouvelles destinations. C’est le premier programme de fidélité où l’on paye. Avec 15 € par mois et un engagement d’un an, vous avez la possibilité de boire un café tous les jours dans l’un des hôtels du groupe mais surtout cela permet aux clients de bénéficier de réductions allant jusqu’à 50 % pour découvrir nos hôtels dans les trois mois qui suivent leur ouverture. Dans nos restaurants, nos membres bénéficient de 10 % de réduction même s’ils ne séjournent pas à l’hôtel.

 

Vous dites faire bouger les choses. Comment ?

Nous sommes le seul groupe avec des marques uniquement lifestyle. Nous sommes tournés lifestyle même dans les services que nous offrons. Nos hôtels offrent des expériences diversifiées, créant ainsi des destinations aussi pour la clientèle locale. Comme le restaurant la Chambre bleue chez Maison Delano Paris : nous plaçons la restauration au cœur de notre offre. Nos équipes et nos clients partagent des valeurs communes, ce qui fait que chacune de nos marques offre une expérience unique. Nos hôtels sont des lieux de vie où chacun peut se sentir authentique et exprimer sa personnalité.

 

Quelle sera la destination de demain, selon-vous ?

Le monde entier.

 

Qu’est-ce qui est important quand on ouvre un hôtel ?

  • Ce qui fait un bon hôtel, ce sont les employés qui y œuvrent au quotidien. Le recrutement, c’est la clé du succès d’un hôtel. En ce moment, c’est difficile, mais pas impossible.
  • L’hôtel doit éveiller les sens, en offrant une signature olfactive, mais aussi par la musique.
  • On doit penser design mais offrir du fonctionnel. La prise à côté du lit, c’est le b.a.-ba. La technologie, c’est bien, mais elle doit être facile d’utilisation.
  • Il faut penser à la cuisine comme une destination.

Ennismore Accor


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Publié par Romy CARRERE



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