Il aura fallu près d’une décennie avant que le projet d’hôtel n’aboutisse… Néanmoins, depuis cet été, le résultat est bien là. Avec cinq étoiles sur sa façade, le château de Collias (Gard) vient de reprendre vie. À la tête de cet établissement très haut de gamme, un couple d’anciens Strasbourgeois, Christophe Tailleur et Philippe Huber.
7 millions d’euros
Il y a dix ans, les deux hommes désireux de migrer vers le Sud, ont trouvé ce château gardois du XIe siècle à l’abandon depuis près d’un siècle. “C’était un vieux rêve d’acquérir une belle demeure en pierre”, glisse Christophe Tailleur, le directeur de l’établissement. Après sept ans de négociations, ils acquièrent la propriété avec pour objectif d’en faire un hôtel de luxe. Un secteur qu’ils connaissent bien, puisqu’ils possèdent des établissements 4 étoiles en Alsace. La vente de ceux-ci leur permet d’acheter le château de Collias pour 1,4 M€ et de financer les travaux, portant l’investissement total à 7 M€.
Végétation en friche, intérieurs écroulés, le couple s’est retrouvé face à un véritable défi. “Nous avions du mal à nous projeter au début, mais en 2019, nous sommes tombés d’accord et nous avons décidé d’habiter dedans pour rénover le lieu.” En 2021, les travaux sont lancés. Aucune contrainte particulière n’est à respecter, le château n’étant pas classé monument historique. Mais le couple veut retrouver les styles qui ont traversé, au cours de son histoire, la demeure de 3 000 m².
Pour cela, tous deux font appel à une architecte spécialisée dans le patrimoine et à des artisans locaux, certains spécialisés dans le bâti ancien. Le plus gros de la restauration a demandé trois ans. Mais des entreprises sont encore à pied d’œuvre pour restaurer les derniers 1 000 m², notamment les fresques. Christophe Tailleur, passionné d’art, a disposé sa collection d’œuvres au travers des couloirs et des pièces de la demeure dont il a assuré la décoration.
Trois ans pour s’implanter
Aujourd’hui, le lieu est métamorphosé. Loin du faste des grands établissements de la Côte d’Azur, le château est actuellement doté de huit chambres, mais devrait doubler sa capacité lorsque les dernières pièces auront fini d’être rénovées. Dans leur établissement, les propriétaires ont misé sur la proximité. “Notre volonté n’était pas d’en faire un lieu pédant, nous voulions de la simplicité, échanger facilement avec les personnes que nous accueillons.”
L’hôtel est également pourvu d’un restaurant de 40 couverts, “bistronomique le midi et gastronomique le soir”, précise le gérant. Au total, l’équipe compte une vingtaine de personnes, dont un jardinier pour entretenir les 3 hectares de parc dans lequel près de 3 000 végétaux ont été plantés. “Nous avons créé le jardin comme un prolongement de la nature environnante”, détaille le responsable.
Ouvert toute l’année, l’établissement entame sa première saison creuse. “Nous sommes pour l’instant complet les week-ends. Mais il est vrai que, la semaine, c’est un peu plus compliqué”, note Christophe Tailleur. Un large panel d’événements musicaux est ainsi programmé pour dynamiser l’activité. Pour réussir à devenir un acteur phare de l’hôtellerie de luxe dans le Gard, les propriétaires estiment qu’il leur faudra trois ans. Ils auront alors un retour d’expérience suffisant sur le bien-fondé du projet.
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Publié par Pour Aletheia Press, Alexandre Bonnet
