Vous connaissez parfaitement le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Comment abordez-vous les sujets d’actualité comme les contrats courts ?
J’ai débuté dans le métier à 16 ans et je milite pour les ‘CHRDLLC’ : cafés, hôtels, restaurants, discothèques, lieux de loisir et casinos. Je suis notamment vice-président du groupe tourisme à l’Assemblée Nationale et les sujets sont nombreux. Nous avons de graves inquiétudes concernant les traiteurs, qui sont directement impactés par la réglementation sur les contrats courts. Il ne faut pas tuer ce métier et il faut penser aux répercussions sur les autres métiers liés à l’événementiel comme les fleuristes. Nous devons continuer de discuter car certains métiers n’ont pas d’autres choix que de faire appel à des contrats courts.
La création de nouvelles licences IV annoncée par le Gouvernement s’inscrit dans vos travaux…
J’ai en effet déposé cette année une proposition de loi sur la création de licences IV rurales mais j’y mets une condition, qu’il n’y ait pas de zone protégée. Si on veut permettre aux petites communes de retrouver cette convivialité dont elles ont besoin, il faut être pragmatique. Dans un village, tout est proche et il faut pouvoir s’implanter à proximité de l’église ou de l’école. Certaines logiques doivent évoluer.
Vous défendez le principe d’antériorité. Vous y mettez quoi ?
Le législateur doit faire preuve de bon sens. Le principe d’antériorité pose un cadre clair. Quand vous aménagez par exemple au-dessus d’un bar, d’un théâtre ou d’une salle de spectacles, vous le faites en connaissance de cause. Aller se plaindre ensuite des nuisances sonores n’est pas normal. Il faut protéger les installations des nouveaux voisins. Londres a pris un arrêté dans ce sens car les riverains mettaient la nuit en péril. C’est aussi l’histoire du coq ou du clocher à la campagne. Nous devons instaurer et généraliser chez nous ce principe d’antériorité.
Que pensez-vous de l’article 13 du projet de loi Engagement dans la vie locale et proximité de l’action publique, qui prévoit l'extension des pouvoirs du préfet aux maires concernant les fermetures administratives ?
Avant toute chose, il faut, aujourd’hui, mettre en place un véritable protocole qui permette au commerçant de prouver sa bonne foi, en imposant par exemple des délais : si la vidéo surveillance est écrasée au bout de 28 jours, la mise en cause du commerce doit être effective avant les 28 jours. Il existe dans certaines villes des commissions des débits de boissons qui permettent de désamorcer la situation, là aussi, le principe devrait être généralisé, peut-être à l’échelon des intercommunalités, mais il est salutaire car il met tout le monde autour de la table. Etendre au maire le pouvoir d’effectuer une fermeture administrative ne me paraît pas opportun. En période électorale, le maire pourrait être tiraillé entre les habitants et les commerçants. Et puis, c’est un danger pour les municipalités qui devront rendre des comptes, peut-être financièrement, en cas de fermeture injuste ou excessive.
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Publié par Sylvie SOUBES