Le 13 novembre dernier, Pascal Mousset, président du GHR Île-de-France a ouvert le premier congrès du Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR) qui s’est tenu au sein de la Station F à Paris (XIIIe), “le premier incubateur de start-up en Europe”, a-t-il précisé. Didier Chenet président sortant du GHR, a poursuivi : “Ce congrès a une saveur particulière, car il s’agit pour moi du premier et du dernier à la tête du GHR, après 30 ans de syndicalisme et 20 ans en tant que président du Synhorcat, du GNI et pour finir du GHR.” Il a rappelé le travail accompli par le syndicat depuis sa création : le maintien de l’exonération de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu sur les pourboires, le travail engagé avec la ministre du tourisme Olivia Grégoire sur les titres-restaurant. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, présent au congrès, a salué le travail accompli par Didier Chenet, avant de présenter les défis à relever dans les prochains mois.
• La simplification : face à l’accumulation des règles et des normes qui sont chronophages pour les chefs d’entreprise, Bruno Le Maire et Olivia Grégoire lancent dès cette semaine les rencontres de la simplification. Chefs d’entreprise et citoyens sont appelés à faire des propositions concrètes pour simplifier la vie de leurs entreprises. Une loi sur la simplification doit être votée en 2024.
• Prix de l’électricité. Le Gouvernement a apporté une aide massive, plus particulièrement aux petites entreprises. Mais ceux qui ont signé des contrats pour trois ans au plus haut de la tarification, car leur contrat arrivait à échéance, se retrouvent prix au piège. Le Gouvernement va demander à EDF d’aider ces professionnels. Un accord a été conclu sur un prix de référence du nucléaire autour de 70 € par mégawattheure (MWh). Mais cette nouvelle régulation ne prendra effet qu’en 2026.
• Le recrutement. Le ministre de l’Économie et des Finances a salué le travail réalisé par le GHR pour rendre la profession plus attractive avec notamment le maintien de l’exonération sociale et fiscale sur les pourboires qui est une demande du GHR. La réforme des lycées professionnels doit permettre de valoriser l’apprentissage, qui reste la voie royale pour accéder à l’emploi.
Autant de sujet de travail et de réflexion que le ministre a souhaité partager avec les organisations professionnelles, et pas uniquement avec les services de Bercy.
Le GHR est force de proposition
Olivia Grégoire, ministre chargée du Tourisme, a rappelé que les interactions entre son ministère et le GHR sont très fréquentes. “Il s’agit d’une relation de proximité et de confiance. Il n’y a pas un mois sans que nous échangions. Vous êtes force de proposition”, a-t-elle salué. Elle a aussi remercié l’organisation professionnelle d’avoir répondu présent lors de la mise en place du fonds d’accessibilité, qui permet aux professionnels souhaitant faire des travaux d’accessibilité de bénéficier d’une aide de l’État plafonnée à 20 000 €.
Quant à la réforme des titres-restaurant, qui doit simplifier la vie des professionnels et faire baisser le taux des commissions, c’est aussi un dossier porté par le GHR, a souligné la ministre. Autre dossier sur lequel l’organisation professionnelle participe activement : le fait maison. Olivia Grégoire souhaite mieux informer le consommateur et en faire quelque chose de compréhensible et d’accessible aux professionnels, afin de promouvoir la notion de ‘préparé sur place’. D’où la nécessité de travailler avec les organisations professionnelles.
La ministre a également indiqué qu’une plateforme doit être présentée fin novembre, qui simplifiera l’accès aux 340 types d’aides dédiées aux TPE et PME qui réalisent leur transition écologique.
Quant à la revendication du GHR de pouvoir recruter du personnel sous le statut d’auto-entrepreneur, sans avoir l’épée de Damoclès d’une requalification en travail dissimulé, la ministre a annoncé travailler sur ce sujet avec les services du ministre du Travail, Olivier Dussopt. La profession “n’est pas à l’abri d’une bonne nouvelle”, a-t-elle glissé.
Pas facile pour le ministre des Transports, Clément Beaune, de venir justifier l’augmentation de 0,25 points de la taxe transport payée par les entreprises ainsi que le triplement de la taxe de séjour pour financer, pour les dix prochaines années, les futures lignes de transport du Grand Paris. Didier Chenet a demandé plus de transparence dans l’utilisation des fonds de la taxe de séjour, qui ne sont pas toujours utilisés pour l’Office du tourisme de Paris ou le développement du tourisme.
Publié par Pascale CARBILLET