Vous veniez juste de rouvrir quand les mesures de confinement sont tombées...
Mars, c’est en effet le redémarrage de l’activité. La ville compte 1000 chambres d’hôtels et presque autant de meublés. Moins d’un quart des hôtels sont ouverts à l’année. Les établissements profitent de l’hiver pour effectuer les travaux, refaire des chambres, des salles de bains, c’est une période de réinvestissement avec des emprunts. La plupart des hôtels ont ouvert, puis fermé dans la foulée, faute de clients et les trésoreries sont vides. Nous avons un établissement qui devait rouvrir le 1er avril après un an de travaux… Imaginez un peu la catastrophe. Et puis, dans notre secteur, le chiffre d’affaires perdu n’est pas récupérable, nous ne sommes pas dans une industrie de stock. Ce qui énerve tout le monde, c’est la position des assureurs. Quant aux très petits établissements, certains ont peur de faire appel au PGE car ils ne veulent pas surajouter un emprunt que l’entreprise ne pourrait pas supporter après. Le chiffre d'affaires de l'hôtellerie et de la restauration à Bagnoles-de-l'Orne pèse 6 millions d'euros, sans compter les thermes et le casino.
Les demandes de chômage partiel ont-elles avancées ?
Le chômage partiel, ceux qui l’ont fait au début ont été enregistré mais ensuite, c’est devenu très compliqué et beaucoup n’ont pas de nouvelles à ce jour [jeudi 2 mars]. Sauf que les cabinets comptables sont en attente. Et puis, il y a le problème de la fiche de paye. Tant que l’arrêté du gouvernement sur les 39h n’est pas sorti, les comptables refusent de travailler sur 39 heures. Comment vont réagir les banques à l’absence de trésorerie dans les jours qui viennent ? Chaque entreprise se retrouve confrontée à des problèmes différents.
Comment voyez-vous la suite ?
Si je prends mon exemple, nous avons transformé notre hôtel, Le Clos Joli, en chambres d’hôtes. Nous avons 50% de clientèle étrangère, principalement des belges et des anglais et pas de salariés. Il faut regarder les choses en face, cet été, les gens auront d’abord envie de retrouver leurs familles et des stations comme la nôtre seront sans doute davantage délaissées au profit du bord de mer. Et les étrangers ne viendront pas. Bagnoles-de-l’Orne, c’est moitié thermalisme, moitié tourisme. Et ceux qui travaillent aussi avec les VRP et les séminaires devront attendre la rentrée de septembre, si tout va bien. Ca va être très dur pour tout le monde.
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Publié par Sylvie SOUBES