Olivier Nasti, 2 étoiles Michelin, Le Chambard à Kaysersberg (Alsace)
Le 20 avril, Olivier Nasti ouvrait le premier drive gastronomique de France. " J’ai un bâtiment qui s’y prête, les équipes étaient inquiètes pour leur emploi, j’avais envie de reprendre le travail car ça veut dire réfléchir, s’organiser et penser à la réouverture ". Ainsi, il propose deux menus, l’un à 31 € du lundi au mercredi, l’autre à 45 € du vendredi au dimanche. " Le premier jour, on a fait 150 repas, puis 250 et 437. On était débordé ! ". Si au départ, il a proposé la livraison, aujourd’hui, il dispose de 7 points relais chez des commerçants. " On a créé une économie solidaire, les menus sont basés sur les produits locaux, le boitage est éco-responsable. On est cohérent, c’est pour ça que ça a pris de l’ampleur ". Parmi ses 65 salariés, une dizaine ont donc repris le travail avec des mesures drastiques pour lesquelles le chef est très vigilant. " On est dans une zone compliquée, on ne sait pas quand on rouvrira. J’ai une entreprise solide mais on ne pourra pas tenir éternellement. Je pense que, nous, entrepreneurs, on doit amener une image positive, sinon on ne relèvera pas nos maisons ". Depuis une semaine, Le Chambard s’invite également à domicile, avec un menu à 185 €, là aussi la clientèle est au rendez-vous. Des solutions qui permettent surtout de renouer avec la clientèle : " les gens voient qu’on se donne de la peine pour sauver notre entreprise, je suis convaincu qu’ils nous le rendront ".
Christopher Coutanceau, 3 étoiles Michelin, La Rochelle (Charente-Maritime)
Depuis trois semaines, le chef triplement étoilé a mis en place son offre " Coutanceau to go ". " C’est important de remettre le pied à l’étrier mais aussi former le personnel à cette nouvelle façon de travailler " explique-t-il. Ainsi, l’offre de son bistrot est devenue un menu Yol’Eau à 29 €, auxquels s’ajoutent plateaux de fruits de mer, de charcuteries ou de fromages, tandis que le samedi, le chef propose un menu Gastr’Eau entre 80 et 110 €. Une petite carte des vins aide à augmenter le ticket moyen. Si la première semaine a démarré doucement avec 70 repas, le bouche-à-oreille a rapidement fonctionné pour atteindre entre 160 et 240 couverts/jour. " On touche surtout une clientèle d’habitués, du fait de la limitation des 100 kms, mais on a aussi des jeunes qui expérimentent ces menus. On fait de belles journées même si ce ne sont pas des journées normales. Ca met du beurre dans les épinards et ça fait du bien au moral de se remettre en route. " Compte-il garder cette formule par la suite ? " Les gens nous le demandent mais on va attendre les lois sur la réouverture. C’est surtout pour le bistrot que je suis inquiet. Si c’est trop dur au niveau du nombre de couverts, on continuera. "
Christophe Bacquié, 3 étoiles Michelin à l’Hôtel du Castellet (Var)
Pariant sur l’envie de se retrouver entre amis ou en famille, le chef a fait lui, le choix, de proposer l’expérience gastronomique d’un restaurant trois étoiles au domicile des clients. Depuis le 14 mai, du mercredi au dimanche et à partir de 4 personnes, Christophe Bacquié et son second, Fabien Ferré, se déplacent jusqu’à 100 kms autour du Castellet. Les arts de la table du restaurant sont transportés pour mettre en scène un menu en 4 services qui reprend les plats signatures du chef, parmi lesquels l’aïoli moderne. Vendu à 280 €/personne, les réservations se sont envolées et affichent déjà presque complet pour le mois de juin. Une solution pour proposer une expérience gastronomique, d'une nouvelle manière, rassurante pour la clientèle.
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Publié par Marie TABACCHI