Voilà presque dix-huit ans que Cyril Bray a quitté la France pour le Royaume-Uni. Son BTS sous le bras, le jeune homme sait qu’il doit parfaire son anglais s’il veut évoluer professionnellement. Parti pour une année, celui qui fêtera ses 40 ans d’ici peu n’a plus jamais voulu rentrer. Il faut dire que Cyril Bray a toujours eu de l’ambition. “Même si cela fait cliché, je peux vous assurer que j’ai su depuis petit que je travaillerais dans le secteur de l’hôtellerie-restauration”, explique-t-il.
Passionné de cuisine, il intègre le secteur dès sa quinzième année. Il entre en CAP-BEP au lycée Escoffier d’Éragny (Val d’Oise). Comme c’est parfois le cas, la magie de la salle l’emporte finalement sur ses premières amours. En deuxième année, il opte donc pour le service en salle. L’explication est sans ambages : “Le relationnel aux clients, c’est quand même extraordinaire ! J’adore le côté spectacle de la salle, le flambage, la beauté de l’art de la table, c’est ma passion et ça n’a plus changé.” Deux ans plus tard, il remporte la coupe Georges Baptiste France, puis européenne l’année suivante.
Une pressante envie de partir
Nous sommes en 1998 : face à lui, 12 concurrents pourtant acharnés. “J’avais Christian Ferret comme professeur, il m’avait pris sous son aile et m’a beaucoup préparé. Je lui dois une fière chandelle.”
Fort de ce double succès, il enchaîne avec un BTS à l’école hôtelière Jean-Drouant (Médéric). Quelques stages le marquent, dont celui d’assistant du directeur de la restauration à l’hôtel Prince de Galles. Cinq mois durant, il aide à la mise en place de nouveaux menus, participe à l’élaboration des cartes du restaurant, travaille sur les offres promotionnelles. “Je gérais le marketing du food and beverage de l’hôtel, c’était grisant d’avoir de si belles responsabilités à mon âge.” Il poursuit avec un stage à l’hôtel Albert 1er à Chamonix, suivi d’un autre au Fort de l’océan, au Croisic. Puis son envie de partir devient pressante : “J’étais sur le point de m’envoler pour la Floride, quand les attentats du 11 septembre ont stoppé net mes projets. J’ai embrayé sur l’Angleterre grâce à une agence de placement qui m’a trouvé un emploi en moins de trois semaines.” Après une première expérience de chef de rang dans un manoir de la côte Est du Royaume-Uni, il est promu maître d’hôtel, puis directeur de la restauration.
Ne pas compter ses heures
“En dix-huit mois, j’étais très à l’aise en anglais et sur un poste intéressant”, commente Cyril Bray, qui explique toutefois que tout n’a pas été facile dans ses débuts : “La barrière de la langue, les méthodes de travail, il faut du temps pour apprivoiser le pays et la culture professionnelle Outre-Manche. D’autant que le service en salle n’est pas toujours identique à ce que l’on pratique chez nous.”
Pour retrouver le niveau d’excellence du service à la française, Cyril Bray, désormais bilingue, opte pour un 4 étoiles dans le New Market, capitale du Cheval en Angleterre. Après trois ans de bons et loyaux services, il décroche un poste au Old Bridge Hotel, comme directeur du banketing, qu’il occupe encore aujourd’hui. “Je m’occupe de l’organisation d’événements privés, pour des groupes de 10 à 150 personnes. Je gère tout de A à Z.” S’il avoue qu’il ne compte pas ses heures, Cyril Bray ne souhaite pas pour autant changer de métier. “J’ai encore beaucoup à apprendre”, conclut-il. Inquiet des conséquences du Brexit, comme beaucoup de ses compatriotes sur place, il ne se voit pas revenir dans l’Hexagone pour autant.
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Publié par Mylène SACKSICK