"J'aime travailler des ambiances qui donnent envie aux gens de se croiser, se rencontrer, d'échanger." Dorothée Meilichzon se dit "séduite" par l'univers de l'hôtellerie et de la restauration : "Ce sont des espaces fédérateurs", explique-t-elle. Depuis la création de son agence en 2009, la designer s'est spécialisée dans la réalisation d'hôtels, de bars et de restaurants. Au printemps dernier, elle a bouclé le chantier de l'hôtel Panache, à Paris (IXe) : un établissement de 40 chambres et cinq suites à l'angle de la rue du faubourg Montmartre et de la rue Geoffroy Marie. Qui dit angle, dit immeuble triangulaire. Une difficulté dont elle s'est emparée d'emblée, pour mieux la maîtriser ensuite. "On s'adapte à l'espace", rappelle Dorothée Meilichzon.
Dans sa vision d'une hôtellerie "qui donne envie de venir", la designer a appréhendé le lobby comme un lieu aussi destiné "à accueillir les Parisiens". Son parti pris : décloisonner l'espace entre le restaurant et l'hôtel. Pour cela, elle a imaginé un long comptoir en noyer à la fois traversant et symétrique : "Tel un lien, il sert de desk côté réception et de bar côté restaurant. Rien que la présence d'un barman dans un lobby, cela crée du mouvement."
Traitement subtil de la lumière
Toujours dans un souci d'apporter "de la vie", Dorothée Meilichzon a également dessiné une bibliothèque, tout en acétate orangé, remplie de guides sur Paris. Un traitement subtil de la lumière a été imaginé : si tout le rez-de-chaussée est bordé de baies vitrées, le soir venu, les lumières sont tamisées, grâce aux lampes en forme de boules de verre qui rappellent "la convivialité des cafés viennois d'Adolf Loos".
Enfin, pour la designer, pas de lobby accueillant sans un travail de la couleur. "J'ai mélangé l'orange et le bleu", dit-elle. Et pour "calmer" cet effet, elle a opté pour un rose pâle sur les murs. Le résultat : le lobby se veut à la fois ouvert sur la ville et à l'abri de l'agitation extérieure, animé et feutré, avec des canapés rouille pensés et posés telles les banquettes des wagons de première classe d'autrefois. Une autre idée du voyage.
Publié par Anne EVEILLARD
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