Les clients qui avaient réservé plusieurs mois à l'avance sont venus nombreux, mardi 2 février, pour la réouverture du Restaurant de l'Hôtel de ville de Crissier (Suisse), endeuillé par le suicide présumé de son chef, Benoît Violier, dimanche 31 janvier. Les bouquets de fleurs déposés par les anonymes devant la porte de l'établissement rappelaient le drame. Avec beaucoup de courage, Brigitte Violier était présente pour les accueillir. Dès lundi, celle-ci avait réuni le personnel du restaurant pour décider de la réouverture, afin de respecter les réservations et surtout poursuivre le travail entrepris par le chef et toute son équipe. Les actionnaires ont également donné leur accord, comme l'industriel André Kudelski. Il confiait au media suisse 24 Heures sa confiance en l'équipe. "Ce qui a été bâti par Benoît Violier a été construit pour durer, et non pour être éphémère." Sans oublier de mentionner l'incidence économique qu'aurait eu l'arrêt du restaurant pour les 50 employés et leur famille.
Le restaurant a donc rouvert ses cuisines, sous la conduite de Franck Giovannini, 41 ans, second de Benoît Violier. Premier Suisse à monter sur le podium du Bocuse d'or en 2007, il s'est formé auprès de grands noms de la cuisine, tels que Grey Kunz à New York, avant de rejoindre, il y a vingt ans, Fredy Girardet, au Restaurant de l'Hôtel de ville . Sous-chef de Philippe Rochat, il est devenu chef lorsque celui-ci a transmis le flambeau à Benoît Violier en 2012. Très proche de ce dernier, il est pressenti pour lui succéder. Ici, il y a une créativité, une émulation qui dure depuis des années. "Il est extrêmement important de faire confiance à ceux en qui Benoît Violier avait confiance", explique André Kuldelski. C'est chose faite.
Publié par Fleur Tari