Et l'initiative du Collège culinaire de France (lire L'Hotellerie Restauration n° 3337 du 11 avril), qui vient de proposer une appellation Restaurant de qualité, ne pouvait que susciter réactions, réflexions voire positions enflammées sur une idée lancée à la suite de nouveaux scandales alimentaires qui entretiennent, à tort ou à raison, la suspicion sur les produits de l'industrie agro-alimentaire.
Il serait évidemment erroné d'assimiler la démarche du Collège culinaire à une quelconque condamnation de la restauration de nécessité (le 'convenience food' des Anglo-Saxons) qui assure quotidiennement un service indispensable aux consommateurs lors de leur temps de travail ou de déplacement.
Mais valoriser les restaurateurs qui 'transforment des produits de qualité et d'origine connue à partir d'un savoir-faire culinaire professionnel' ne peut que recueillir l'assentiment de la majorité de ceux qui se reconnaissent dans cette définition.
Certes, de nombreuses tentatives - dont la plus récente, à l'initiative des pouvoirs publics, fut celle des Maîtres restaurateurs - ont déjà alerté la profession et l'opinion sur la nécessité de distinguer clairement les artisans cuisiniers des établissements fonctionnant majoritairement au réchauffage. Malheureusement, l'objectif fixé en 2006 par le ministre du Commerce et de l'Artisanat Renaud Dutreil de 20 000 Maîtres restaurateurs n'a toujours pas été atteint.
L'objectif du Collège culinaire de France est d'assurer à tous ceux qui s'efforcent de réaliser une restauration traditionnelle de qualité une reconnaissance médiatique dont les deux coprésidents du Collège, Alain Ducasse et Joël Robuchon, n'ont aujourd'hui guère besoin à titre personnel.
Aux restaurateurs de 'militer' d'autant plus en ce sens qu'un sondage réalisé par l'Umih et Le Figaro la semaine dernière indique que 96 % des Français sont favorables à un label garantissant la préparation des plats sur place au restaurant.
Mais il est vrai que le contraire aurait été surprenant.
Publié par L. H.
jeudi 18 avril 2013