Certes, mais le résultat risque d'être long à obtenir : depuis des années, voire des décennies, les organisations professionnelles se sont mobilisées contre les multiples formes de paracommercialisme, d'autant plus mal ressenties qu'elles sont rarement sanctionnées alors que l'administration se montre à raison pointilleuse avec les professionnels qui s'affranchissent des règles du jeu. L'enjeu est d'autant plus important pour de nombreuses entreprises de l'hôtellerie et de la restauration qu'elles subissent souvent une double concurrence déloyale : celle de ses membres qui ne respectent pas les obligations légales auxquelles ils sont normalement soumis, et celle des phénomènes de paracommercialisme pas toujours faciles à contrôler.
C'est d'ailleurs toute la difficulté de la démarche initiée par l'Umih, qui a certes le mérite d'attirer l'attention des pouvoirs publics et de l'opinion sur les dérives du système, sans garanties de résultats judiciaires rapides et efficaces : obtenir du juge l'injonction d'inscription au registre du commerce est une étape indispensable mais non suffisante. Le point crucial est celui de la concurrence déloyale qui se plaide chiffres à l'appui, encore plus difficile quand il s'agit d'une activité par définition clandestine.
En revanche, la profession a une carte essentielle à jouer sur le terrain du marketing et de la commercialisation, notamment par la maîtrise des possibilités illimitées d'internet, ce que les chambres d'hôte font généralement avec habileté. Aux hôteliers, notamment, de valoriser les investissements réalisés dans le cadre du nouveau classement, de promouvoir leurs atouts et d'affronter sans complexe la concurrence de ces formes d'hébergement de moins en moins marginales.
Au-delà du droit, les faits ne peuvent être ignorés : le phénomène des chambres d'hôte a envahi l'espace médiatique - le lecteur du Figaro Magazine conserve précieusement le numéro spécial consacré chaque printemps aux 'chambres d'hôte de charme' - et le public apprécie les arguments fondés sur la convivialité, la rencontre, et autres tendances abondamment décrites dans tous les médias.
Raison de plus pour renforcer une communication à destination d'une clientèle soucieuse de qualité d'accueil, de confort, de service mais également en quête de reconnaissance personnalisée, ce que tout professionnel digne de ce nom doit aujourd'hui naturellement pratiquer.
Publié par L. H.