Comment Londres a-t-elle pu ravir à Paris le premier rang des capitales touristiques ? Sans doute pas en se contentant d'englober dans le 'Greater London' l'ensemble d'une agglomération aussi peuplée que l'Île-de-France.
Il est aujourd'hui essentiel, à l'heure où le marché touristique se mondialise à la même vitesse que celui de l'informatique ou de la photographie, de mesurer les atouts et les faiblesses intrinsèques de notre pays.
Si nous n'avons aucune raison de sombrer dans un 'déclinisme' systématique, il n'est pas certain que la proclamation répétée de notre rang de première destination touristique mondiale ait incité à de salutaires remises en cause. Il est pourtant facile de constater, en calculant la dépense moyenne par visiteur, que l'attractivité réelle de l'Hexagone est sévèrement battue en brèche par les performances britanniques, mais également italiennes et espagnoles, destinations longtemps réputées low cost. Or, si la France conserve une forte fréquentation touristique, il est évident aussi qu'elle n'est pas forcément perçue comme une terre d'accueil de haute qualité.
Certes, le haut de gamme à la française n'a pas à rougir des comparaisons avec quiconque, à condition de ne pas abuser des pratiques de certains pays où la notion de luxe est tout à fait relative (sauf les tarifs).
Bien sûr, à l'occasion de la publication de la performance londonienne, les commentaires, hélas parfois justifiés, n'ont pas manqué sur les trop visibles faiblesses de nos habitudes, qu'il s'agisse de la police des frontières, de l'entretien des toilettes publiques - première vision trop évocatrice du niveau du pays -, de la propension de plus en plus forte des taxis à se tromper d'itinéraire, voire de l'amabilité des patrons de café qui ont inculqué à leurs employés l'art de 'bloquer' les tables pour les repas dès 10 heures du matin.
Néanmoins, les acteurs du tourisme français ne manquent pas d'arguments pour rester dans le peloton de tête du tourisme international. Et même si tous les coups ne sont pas permis, qu'y-a-t-il en Grande-Bretagne qui vaut le déplacement hors de Londres ? À moins d'adorer le porridge et la sauce gravy… Là, nous ne craignons aucune concurrence. Ouf !
Publié par L. H.