Et pour conclure avec une cerise sur le gâteau, les touristes qui se rendent en Île-de-France devront régler à partir du 1er septembre une taxe supplémentaire de 2 € afin de financer les transports du Grand Paris. On croit rêver devant un tel délire à l'heure où le Gouvernement s'époumone à vanter les mérites des entreprises, grandes comme petites, pour résorber autant que faire se peut l'inexorable progression du chômage.
On comprend la colère froide du ministre des Affaires étrangères comme les réactions moins feutrées des dirigeants des organisations professionnelles et des grandes entreprises ; Sébastien Bazin, p.-d.g. du groupe Accor, n'a pas mâché ses mots dans le Journal du Dimanche pour dénoncer un "comportement impensable et déroutant" et déplorer une "confiance rompue avec le Gouvernement".
Il est vrai que les auteurs de cet amendement inattendu ne sont certainement pas de fins connaisseurs de l'économie réelle. Loin de tout parti pris idéologique, pas besoin d'avoir fait l'ENA pour comprendre qu'en période de chômage inexorable, il relève du bon sens le plus élémentaire de favoriser les activités susceptibles de contribuer à une reprise de l'emploi en facilitant la fréquentation touristique.
Or, si les funestes projets parlementaires (espérons que les sénateurs seront plus clairvoyants que certains de leurs collègues du Palais-Bourbon) devraient être adoptés en l'état, le séjour d'une famille de quatre personnes en région parisienne pourrait être taxé à hauteur de 40 € par jour.
La profession ne peut accepter une telle mesure contraire à la fois à ses intérêts, à la volonté affichée du Gouvernement de développer le tourisme, et bien sûr à l'attractivité de l'Hexagone tant pour ses ressortissants que pour les visiteurs étrangers.
Halte au délire fiscal, il n'est que temps.
Publié par L. H.