Mais les temps ont bien changé depuis la Révolution française et les lois sociales édictées dans les pays industrialisés au cours des deux derniers siècles. Très rapidement, l'économie s'est mondialisée, les fuseaux horaires ont perdu une partie de leur signification, les transports ont réduit les délais, l'évolution technologique incessante a fait voler en éclats le rythme hebdomadaire si confortable des cinq jours suivis d'un week-end réparateur. Les professionnels de l'hôtellerie-restauration ont depuis longtemps intégré l'obligation d'assurer à la clientèle le service continu qu'elle attend en toute circonstance, qu'il s'agisse des loisirs ou des affaires.
Malheureusement, au pays de Descartes devenu celui de Kafka, l'empilement invraisemblable de réglementations parfois contradictoires conduit à une situation incohérente, où une 'intersyndicale' extérieure à l'entreprise peut obtenir contre l'avis des salariés concernés (un comble !) une fermeture à 21 heures sur l'une des avenues les plus fréquentées de la planète, où des zones commerciales sont réduites au repos forcé par une décision de justice qu'un ministre dit de la Consommation soutient contre toute logique.
Il faut espérer que la prise de conscience par le Gouvernement des aberrations de la législation actuelle mettra fin à des situations intenables. Faute de quoi, c'est l'ensemble des activités commerciales, hôtellerie et restauration en première ligne, qui subiront un redoutable manque à gagner.
Déjà, des agences de voyage font séjourner leurs clients les vendredis et samedis à Paris pour les musées et les monuments, et les mettent dans l'Eurostar pour le shopping dominical à Londres. Faut-il s'étonner que la dépense moyenne par visiteur en France soit inférieure à celles de la Grande-Bretagne, de l'Italie ou de l'Espagne ?
Publié par L. H. R.