Car toutes les professions sont aujourd'hui concernées par la délirante obsession normative de nos énarques, bureaucrates, contrôleurs, inspecteurs et autres vérificateurs entretenus à grands frais par un contribuable à qui on n'hésite pas aujourd'hui à présenter l'addition.
Et vous l'avez remarqué, l'hôtellerie-restauration n'a pas échappé à ce courant incessant d'empilage des textes qui n'hésitent pas à se contredire sur des sujets aussi variés que le classement hôtelier, l'intensité des éclairages, le contrôle de l'identité des étrangers à l'hôtel (un must d'absurdité que Courteline n'aurait pas imaginé), sans oublier l'obligation des étains, héritage pittoresque mais toujours en vigueur de l'action des ligues de tempérance du XIXe siècle (mais si !),voire les joies sémantiques de l'orthographe du mot 'dorade' ou 'daurade' sur les cartes des restaurants.
Bien entendu, cet inventaire qui aurait réjoui Alfred Jarry est hélas loin d'être exhaustif, mais il illustre la lente dérive de notre système législatif, devenu un monstrueux Léviathan qui a pour fonction essentielle d'enrichir les éditeurs d'ouvrages juridiques.
L'ensemble de la classe politique prend enfin conscience que la vie économique ne se résume pas à l'application aveugle de textes concoctés dans les bureaux du VIIe arrondissement, les parlementaires toujours prompts à dénoncer les excès de la 'technostructure', portant une part de responsabilité dans cette situation.
Il faudra donc beaucoup de détermination et de volonté pour aboutir à ce "choc" auquel les professionnels devront contribuer, à condition également que les organisations syndicales ne fassent pas appel à la puissance publique pour résoudre le moindre de leurs problèmes.
Publié par L. H. R.