Comment est né A Table Pour l’Emploi ?
En 2017, une charte a été signée en Centre-Val de Loire entre l’Etat, la Région et d’autres acteurs pour répondre aux besoins en compétences des entreprises et des territoires. L’an dernier, quand j’ai pris la présidence de l’Umih 41, j’ai souhaité m’inscrire dans cette mobilisation et cela a donné lieu à une première réunion, en juin 2018, qui m’a fait comprendre que les acteurs étaient assez éloignés les uns des autres, que ce soient les missions locales, les associations, les professionnels. Il ne s’agissait pas de se jeter la faute mais d’apprendre à partager nos points de vue. Il a fallu que j’explique nos métiers tels qu’ils sont devenus, les perspectives d’évolution, les avantages sociaux qui ont été mis en place…
Passé le cap de la méconnaissance, que faire ?
Mettre des propositions sur la table. Construire. Nous sommes partis d’un constat simple et récurrent : l’offre et la demande ne se rencontrent pas. Dès lors, comment changer la donne ? Il y a près de 400 postes non pourvus en hôtellerie restauration dans le Loir-et-Cher. En novembre 2018, un communiqué de la Préfecture annonçait le lancement du Comité de développement de l’emploi (CODEVE) dédié à l’hôtellerie, la restauration et le tourisme, financé par la Direccte à hauteur de 25 000 euros, co-piloté par la Direccte, la Région, l’Umih 41 et faisant intervenir les acteurs majeurs du territoire, qui a donné naissance au programme : ‘A Table pour l’Emploi’.
En quoi consiste-t-il ?
C’est une synergie, un travail qui réunit l’ensemble des acteurs territoriaux et qui nous a permis d’aboutir à un plan d’actions sur les trois arrondissements du département. Nos objectifs : agir pour nos métiers, en changer l’image et communiquer nos atouts pour mieux recruter. Ce plan comporte 4 axes : la mobilisation des professionnels et des prescripteurs, celle des publics scolaires et des demandeurs d’emploi, la professionnalisation des candidats potentiels et l’accompagnement des professionnels dans leur recrutement, en s’appuyant par exemple sur l’offre RH proposée par le Fafih.
Que faites-vous des fonds qui vous ont été alloués et comment avancez-vous ?
Nous avons réalisé différents supports (plaquette, toques et tabliers au logo, livrets) qui nous permettent d’être visibles et de relayer ce message en fonction des publics et des moments: « L’hôtellerie, restauration et tourisme, des métiers dynamiques et des carrières évolutives ». Nous sommes en train de réaliser un spot destiné à être diffusé dans les cinémas. Nous essayons d’être au plus proche des publics concernés. C’est beaucoup de présence sur le terrain et à tous les niveaux. Nous proposons aux prescripteurs de venir en immersion dans nos entreprises (opération Vis ma vie), nous avons organisé un séminaire par territoire géographique, sous forme de saynètes intitulées « Un jour pour changer notre langage » qui a fait appel à une troupe de théâtre. Mais nous ne sommes pas forcément aidés. Dans le cadre de la journée nationale Déciday, organisée par le Fafih avec le Ministère de l’Education nationale et le ministère de l’Enseignement supérieur, le CFA de Blois a demandé à 19 collèges de nous ouvrir leurs portes afin de présenter nos métiers, l’apprentissage et ses débouchés. Seuls 2 établissements ont accepté. Nous réfléchissons actuellement à l’organisation d’une demie journée sur le thème « Et pourquoi pas l’apprentissage ! » qui pourrait réunir plusieurs corps de métiers qui viendraient, sur le même principe (un professionnel, un apprenti et un formateur par activité) parler de leur expérience…
Vous avez récemment rencontrés plusieurs parlementaires locaux. Quel a été votre message ?
Il faut échanger régulièrement avec tous les acteurs pour réussir à faire avancer les choses. Dans le Loir-et-Cher, tous les curseurs sont au vert pour qu’un meilleur recrutement aboutisse. Mais il faut avoir en face des publics motivés. Si on ne redonne pas du sens à la valeur ‘travail’ je crains que l’avenir soit compliqué. Prenons l’apprentissage, il serait bon que le contrat de travail détaille les obligations de l’ensemble des parties prenantes (apprenti, parents, entreprise, CFA). Ce moment a également permis d’évoquer les dossiers portés par l’Umih national: les plateformes en ligne, le retour des pré-enseignes en zone rurale (qui est extrêmement pénalisant pour les petits établissements, nous l’avons malheureusement vus chez nous), limier de nouveau le transfert des licences 4 pour ne plus démunir les petits villages, ou encore l’installation des entreprises en zone rurale au travers du dispositif ZRR…
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Publié par Sylvie SOUBES
mercredi 29 mai 2019
mercredi 29 mai 2019
mercredi 29 mai 2019