Praticité et accessoirisation
Pour Sylvie Amar, « il n'y a pas que les grands chefs qui font les tendances ! Faciliter le travail des gens de salle pour faciliter une meilleure mise en place est une de mes priorités ». L'organisation en cuisine et en salle, le rangement plus rationnel de la vaisselle et les facilités de son empilement, détermineront les fonctionnalités des assiettes de demain. « C'est le coeur de mon travail : trouver des solutions techniques aux problèmes humains, techniques et financiers, ce qui fait un cahier des charges compliqué mais passionnant ».
Autre tendance très actuelle qui semble durable, la diminution des portions et le développement de la variété des aliments auront une incidence sur la taille des assiettes. Conséquence directe de ces changements des pratiques alimentaires, on assiste dès aujourd'hui à une accessoirisation des arts de la table, allant des mini-assiettes à tapas, des cornets à frites en porcelaine ou en inox, non jetables, jusqu'aux cuillères chinoises en porcelaine utilisées dans de nouvelles présentations.
Pour un gain de place renforcé et un investissement limité, la modularité de la vaisselle est aussi une idée forte amenée à évoluer. On trouvera sans doute de plus en plus d'assiettes ou de pièces de vaisselle pouvant se transformer, par l'ajout ou pas de pièces amovibles adaptées, en soucoupe à tasse, en assiettes à soupe ou à dessert...
Vers plus de légèreté
Même si les assiettes rondes en porcelaine ou en céramique sont des valeurs sûres qui perdureront très certainement à l'horizon 2030, de nouveaux matériaux sont amenés à changer nos habitudes. Très utilisé jusqu'au début du XXe siècle, et abandonné vers les années 1950 pour l'inox, plus facile d'entretien, l'étain 100 % permet, par sa plasticité et légèreté extraordinaires, d'ouvrir des champs encore inexplorés. Selon l'inspiration du moment, les chefs et maîtres d'hôtel auront ainsi la possibilité de modeler leur vaisselle à leur guise ! D'autres matériaux composites enfin, comme la mélamine ou le silicone, gagnent du terrain. Pour Sylvie Amar, « ces nouveaux matériaux composites qu'il faudrait encore chercher - le silicone n'étant pas biodégradable - amélioreront considérablement les conditions de travail en salle par un gain de poids bien appréciable ».
Publié par Olivier BRANDILY