Le marché du tourisme représente une économie mondiale dynamique, avec un milliard de touristes par an dans le monde et une croissance de 3 % par an. La France reste la première destination mondiale mais les États-Unis occupent la première place en termes de revenus.
Paris accueille 30 millions de visiteurs par an, ce qui en fait la première ville touristique mondiale. Ce nombre est en constante augmentation, avec un demi-million de visiteurs supplémentaires chaque année depuis 2007. Cela représente 320 000 emplois directs et indirects, soit 13 % du marché du travail. Ce secteur a un impact massif sur l'économie : il rapporte neuf milliards d'euros et représente 10 % du PNB de la ville.
Un marché en pleine mutation
"Le retour sur investissement peut être lent, notamment pour les acteurs traditionnels du tourisme, et l'on constate de plus en plus que les profits changent de main", explique Laurent Queige, directeur de cabinet de Jean-Bernard Bros, adjoint au maire de Paris chargé du tourisme et des nouveaux médias. L'explosion d'internet et des nouvelles technologies a entraîné une véritable mutation des pratiques des touristes. Désormais, 50 % des ventes en ligne sont liées au tourisme ; l'e-tourisme a augmenté de 16 % en 2011, malgré un contexte de crise économique. "Actuellement, les agences de réservation en ligne font des profits alors que le retour sur investissement est plus lent pour les acteurs traditionnels."
La ville de Paris a développé une série de solutions pour le web : le site paris.fr reçoit 20 millions de visites par an alors que la page Facebook compte 1,8 millions de fans ; une application 'Paris Apps' a également été développée.
Autre axe pris un compte par la mairie, la notion de développement durable, qui est désormais une urgence à laquelle il faut trouver des solutions adaptées. "La mairie de Paris a été pionnière en proposant les concepts de Velib' puis d'Autolib', qui ont depuis été repris dans de nombreuses villes, et qui attirent de plus en plus de touristes", rappelle Laurent Queige.
Le tourisme d'affaires à un impact de plus en plus important sur l'économie parisienne. En 2011, ce segment a représenté 44,5 % des nuitées hôtelières parisiennes. Bien qu'il requière de plus gros investissements en infrastructures, le touriste d'affaires dépense 250 % de plus que le visiteur de loisirs. Avec 995 congrès recensés en 2011, Paris est classée en troisième place des villes recevant le plus de congrès derrière Singapour et Bruxelles.
En conséquence, la mairie investit pour augmenter de 15 % la capacité du parc des expositions de la porte de Versailles (XVe), un lieu qui accueillera en 2017 la tour Triangle, qui comprendra hôtel, centre de congrès et bureaux.
Par ailleurs, la provenance des visiteurs est en train de profondément évoluer : ils viennent de plus en plus du Brésil (+ 10 % par an), de Russie, d'Inde (+ 15 %), de Chine (+ 20 %) ou encore d'Afrique du Sud. "C'est un marché porteur en plein développement qui représente un challenge majeur pour l'avenir", confie Laurent Queige. Incidemment, le pourcentage de touristes occidentaux baisse : de 90 % du total des visiteurs en 2000, il devrait passer à 70 % en 2020.
Face à cette mondialisation des provenances touristiques, l'office de tourisme de Paris a dû s'adapter. Son site internet est désormais traduit en 12 langues, et des 'Éductours' sont organisés chaque année avec cinq pays asiatiques pour promouvoir le tourisme de la capitale.
De nouvelles formes de tourisme émergentes
"Les visiteurs recherchent de plus en plus des échanges et des expériences en contact direct avec les habitants. Les touristes sont surinformés sur les voyages et visites traditionnels ; ils recherchent désormais d'autres expériences. L'opportunité de vivre une expérience participative est la garantie d'un séjour réussi." Le concept, fondé à New York il y a plus de vingt ans, commence à trouver un écho en France. Pour répondre à cette tendance, la ville de Paris propose désormais un site internet, parisiendunjour.fr, pour mettre en relation les touristes avec des habitants bénévoles qui souhaitent leur faire visiter la ville.
Enfin, l'une des dernières tendances émergentes est le tourisme créatif ou la pratique de sa passion durant ses vacances (cours de cuisine, arts, sports, etc). Cette tendance de fond concerne aujourd'hui la quasi totalité des segments de la population touristique. La ville a d'ailleurs lancé en février 2012 son site creativeparis.info qui recense plus de 1 000 activités, proposant ainsi la plus large offre en Europe.
Afin de répondre aux nouvelles tendances, "stimuler et soutenir l'innovation apparaît comme la clé du futur, notamment l'innovation en matière de technologie de l'information", souligne Laurent Queige. Depuis 2008, la ville a crée 20 pépinières d'entreprises pour soutenir les projets en la matière. Différentes stratégies ont été mises en place, prenant en compte l'évolution du marché du tourisme et les attentes en pleine mutation des visiteurs, et permettant ainsi à la ville de renforcer son attractivité et faire face à une concurrence touristique mondialisée.
Publié par Marie TABACCHI
