“Nous allons éviter le plan marmotte !” Béatrice Gravier, directrice d’EquipHotel, se dit certes attristée de devoir annuler le salon prévu en novembre 2020, mais elle refuse de jouer la carte hibernation jusqu’à la prochaine édition de 2022. Si, avec ses équipes, elle est encore en train de superviser “la gestion de l’annulation du salon”, elle regarde déjà en direction de 2021.
Samya Ahamada, directrice marketing et communication d’EquipHotel, parle d’“agilité” et de “nouvelle dynamique”. “Car les hôteliers et les restaurateurs sont dans une attente de contenu, d’informations, de conseils pour sortir de la crise”, souligne-t-elle. Or, c’est ce que l’édition 2020 du salon devait apporter, avec une centaine de conférences, un parterre d’experts, des rencontres, des échanges, bref des idées et des clés pour redonner le moral à une profession, qui a du mal à se projeter au-delà du très court terme.
“Mais il était impossible de maintenir l’événement quand Paris est classé ‘zone rouge’ et que le salon a l’habitude de recevoir 40 % d’exposants et 20 % de visiteurs en provenance de l’étranger”, explique Béatrice Gravier. Un contexte sanitaire, de surcroît, non couvert par les compagnies d’assurances. “Nous voulions faire le salon, mais pas à tout prix”, reprend la directrice, qui cherche actuellement “des formules pour garder le lien en 2021” : le lien aussi bien avec les exposants qu’avec les visiteurs.
“À ce stade, on s’autorise tout…”
Les premières pistes de réflexion vont dans le sens d’un mix entre présence sur internet et sur le terrain. Sur le web, on évoque des conférences, des podcasts. Sur le terrain, c’est plus flou, car “à ce stade, on s’autorise tout”, confie Samya Ahamada. Autrement dit : aucune idée n’est rejetée. Toutes les possibilités sont étudiées.
À commencer par certains exposants prêts à dupliquer leur stand ailleurs… Un architecte, dont la scénographie d’un bar était bouclée, se dit partant pour l’exporter et l’exposer dans un autre lieu parisien. Et il ne serait pas le seul dans ce cas. Les projets fusent. Il faut que cela infuse…
Pas d’urgence avant mars 2021. Et ce d’autant que du côté de Reed Expositions France, qui chapeaute EquipHotel, on est en train d’élaborer, au cas par cas, des solutions personnalisées pour chacun des quelque 1 200 exposants, privés de salon en novembre prochain. Quant aux visiteurs, certes, le virtuel ne remplace pas toujours le réel, mais le site du salon est fort bien pourvu en informations. Il ne faut pas manquer, par exemple, les témoignages filmés des chefs de file des cinq ‘tribus’ mises en avant par EquipHotel. À savoir : Mob Hotel, Experimental Group, 25 Hours, Maison Albar Hotels et le clan de la table étoilée milanaise Il Luogo di Aimo e Nadia. Chacune de ces ‘tribus’ a son univers, son mode opératoire, ses priorités, ses équipes. Mais, toutes innovent, s’affranchissent des codes et osent des chemins de traverse pour poser un regard neuf et innovant sur l’hôtellerie et la restauration : quelques-unes des recettes pour surmonter la crise.
Publié par Anne EVEILLARD