Érosion littorale : quel avenir pour les établissements en première ligne ?

Aggravée par le réchauffement climatique et la pression humaine, l'érosion littorale est une réelle menace pour certains établissements en front de mer. Si localement les territoires mettent en oeuvre des solutions, la question du financement futur des mesures reste entière, alors que l'impact de cette érosion est estimé à plusieurs dizaines de milliards d'euros.

Publié le 19 juillet 2022 à 14:05

Dans un décret du 29 avril 2022, le Gouvernement a établi une liste de 126 communes françaises (en métropole et outre-mer) identifiées en tenant compte de la “particulière vulnérabilité de leur territoire au recul du trait de côte”. Ces communes ont l’obligation de s’adapter en priorité à l’érosion du littoral – induisant de nouvelles contraintes d’urbanisme qui ne font pas l’unanimité. Les collectivités devront réaliser des cartes du risque de recul du littoral à horizons 30 et 100 ans. Ces éléments serviront de base à de nouvelles règles d’aménagement du territoire. Dans le Sud-Ouest, Lacanau (Gironde) et Biscarosse (Landes) figurent notamment dans cette liste. Situé sur une dune au bord de la plage centrale de Biscarosse – où le trait de côte a reculé de 15 mètres depuis 2014, le Grand Hôtel de la Plage souffre déjà de l’érosion. En 2019, le maire de la commune avait pris un arrêté de péril imminent pour interdire l’accès à une petite partie de la terrasse de l’hôtel. L’établissement s’était alors adapté, en réorganisant ses espaces. Des travaux de réensablement de la dune sont régulièrement effectués, mais qu’en est-il du devenir de l’hôtel à terme ? Le Groupement d'intérêt public (GIP) Littoral Nouvelle-Aquitaine a établi un état des lieux du littoral néo-aquitain pour accompagner les collectivités concernées par l’érosion et définir des stratégies avec les territoires.  

Des actions exploratoires en Nouvelle-Aquitaine

Pour les enjeux de première ligne (comme le Grand Hôtel de la Plage), une relocalisation stratégique est étudiée à court terme. Il s’agit d’une action exploratoire pour le littoral de Nouvelle-Aquitaine, à relier à l'étude d'aménagement durable de la station en cours de réalisation par la mairie de Biscarosse. “C’est une première impliquant des biens privés. La question du financement reste entière et cruciale. Sur des risques de submersion marine, il existe le Fonds national de gestion des risques naturels. En matière d’érosion, on n’a pas ces dispositifs. Sophie Panonacle [députée LREM du bassin d’Arcachon, NDLR] a déposé en février 2022 une proposition de loi pour créer un Fonds érosion côtière pour les communes littorales menacées. Mais en attendant… Il est certain que cela coûte moins cher d’anticiper maintenant, plutôt que d'agir dans trente ans, quand on sera au pied du mur. Sans possibilité d’indemnisation directe pour l’instant, on vise l’amiable entre les différentes parties prenantes“, remarque Nicolas Castay, directeur du GIP Littoral Nouvelle-Aquitaine.

Des communes plus ou moins bien préparées...

A Lacanau, l’inquiétude est moindre. Il s’agit de la première commune du littoral aquitain à avoir élaboré sa stratégie locale de gestion de la bande côtière, en s'inscrivant dans une perspective de moyen terme. Le trait de côte du front de mer devrait ainsi être maintenu à sa position actuelle au moins jusqu’en 2050 en redimensionnant l’ouvrage de protection, afin qu’il puisse résister aux aléas des prochaines décennies. Jean-François Tastet, restaurateur possédant plusieurs établissements sur la côte et le bassin d’Arcachon, ne se montre pas inquiet. Son restaurant Le Kayoc, en première ligne face à la mer, est « posé sur des piliers descendant profondément dans la dune. À Lacanau, des épis [pour capter du sable sur la plage, NDLR] ont été mis en place il y a trente ans afin de limiter les dégâts dus à l’érosion. La mairie actuelle travaille sur les épis existants et l’enrochement au pied des dunes“, souligne-t-il.  

En France métropolitaine et dans les territoires d’outre-mer, de nombreux restaurants et hôtels sont ou seront concernés par cette problématique de l’érosion. Suite à la publication de ce décret, l’Association des maires de France et l’Association nationale des élus du littoral ont décidé de saisir le Conseil d’État, regrettant ”qu’un texte d’une telle importance ait été adopté dans l’urgence, sans consultation du Conseil national de la mer et des littoraux, sans véritable concertation avec le grand public ni les élus, et contre l’avis défavorable du Conseil national d’évaluation des normes“. Selon eux, cette ordonnance ne répond pas aux attentes des communes littorales.

#érosionlittorale# #avenir#

 

 


Publié par Laetitia Bonnet Mundschau



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