Au début des années 2010, la vague des food trucks déferle sur l'Hexagone.
Le cabinet Gira Conseil parle de 150 camions en circulation à travers la France
sur la période 2011-2014. "Aujourd'hui, les trois quarts ont déposé le bilan",
constate Bernard Boutboul, à la tête du cabinet de conseil. La faute "à un
modèle économique qui ne fonctionne pas chez nous, explique-t-il. La
quantité embarquée est trop petite et le camion n'ouvre pas assez longtemps
dans la journée." Résultat :
pour un investissement estimé entre 60 000 € et 110 000 €,
la rentabilité ne dépasse pas les 70 000 € à 80 000 €. "Les
food trucks qui survivent encore sortent à midi, le soir et font du privatif le
week-end", poursuit Bernard Boutboul. "En France, nous avons trois
vents contraires au développement des food trucks : les syndicats de
restaurateurs qui les voient comme une concurrence, les municipalités qui ne veulent
pas de camions en centre-ville et la répression des fraudes qui tique sur les
conditions d'hygiène."
Pour Bernard Boutboul, seuls les mobiles légers ont un avenir, "car
ils sont faciles à bouger, à garer et sortent plusieurs fois par jour avec des
offres différentes entre le matin et le soir."
Publié par Anne EVEILLARD