Franck Delafon : "Ho36 correspond à une attente des jeunes, des familles et des urbains qui voyagent"

En 2016, l'entrepreneur a créé son établissement à Lyon, qui mélange hôtel, auberge de jeunesse, restaurant et bar. Devenu QG des Lyonnais et des urbains qui voyagent, le concept va se dupliquer le 15 décembre prochain aux Ménuires.

Publié le 16 octobre 2017 à 11:28
"J'aime aller dans les cafés" : c'est ce que répond Franck Delafon quand on lui demande ce qui l'a poussé vers l'hôtellerie et la restauration. Diplômé de l'Edhec-Lille à l'orée des années 2000, il travaille d'abord en cabinet de conseil, puis intègre le siège de Starbucks lors de l'arrivée de la chaîne américaine sur le marché français. Un parcours logique pour un amateur de… cafés. Jusqu'au jour où Franck Delafon a envie de se sentir chez lui. À 30 ans, il n'hésite pas à quitter Paris, lorsqu'il a l'opportunité de reprendre une brasserie emblématique de la rue de la République, à Lyon (Rhône). Son nom : le Bar américain, que Franck Delafon rebaptise L'Institution en 2012, suite à une vague de rénovations signée de l'architecte d'intérieur et décorateur Jacques Garcia.


"J'observe tout"

Issu d'une famille d'entrepreneurs, Franck Delafon a cette fibre, lui aussi. Mais le seul rôle d'investisseur ne le satisfait pas. Il aime les défis, l'humain et le terrain. Lors d'un périple de six semaines aux États-Unis, avec sa femme et ses trois enfants, il teste hôtels, motels, restaurants, fast-food… "Dès que je dors ou que je mange hors de chez moi, j'observe tout. C'est devenu un réflexe. Je soulève la moindre soucoupe, je regarde les assiettes, les verres, les éléments de déco...", confie-t-il. C'est ainsi qu'à San Francisco, il a eu un coup de foudre pour une auberge de jeunesse du centre-ville, "où l'on dormait à cinq dans une grande chambre, pour 110 $ [environ 93 €, NDLR] la nuit". Tout lui a plu : l'ambiance, le décor, l'organisation, l'accueil. De retour à Lyon, "j'ai voulu faire quelque chose d'assez proche : c'est-à-dire créer un hôtel-auberge de jeunesse, dont le restaurant serait le lieu de vie principal". Nous sommes en 2015. Un an plus tard, grâce à un investissement porté par Bpifrance et un établissement financier partenaire, ho36 va voir le jour rue Montesquieu.


"Un camping des temps modernes"

Franck Delafon affirme ne pas avoir de "concept". "Ho36 se positionne et fonctionne comme un café de quartier", dit-il. Ses meilleurs alliés ? La spontanéité, le naturel, l'ouverture d'esprit, le bouche-à-oreille et… "mon ex-banquier, Johan Didou". Il a en effet embarqué ce trentenaire dans l'aventure ho36 : ho pour hostel et 36 pour le 36 rue Montesquieu. Désormais, à cette adresse, Lyonnais et voyageurs se côtoient dans "un lieu d'échanges et de découvertes", avec hôtel, auberge de jeunesse, restaurant, bar et programmation artistique. L'ensemble s'étend sur 1 000 m2 répartis sur 5 étages. Le tout repensé et rénové par l'architecte d'intérieur Alexandra Malgrain, avec des chambres pouvant accueillir jusqu'à huit personnes et un restaurant où les producteurs locaux sont à l'honneur. Les jus de fruits sont estampillés Émile Vergeois, les bières viennent de La Canute lyonnaise et le café, des torréfacteurs lyonnais Owl Brothers Coffee Roasters.

Quant aux prix, un lit en chambre collective est à partir de 25 € la nuit, la chambre classique à partir de 69 € et il faut compter 10 € pour un plat du jour. Le succès a été immédiat. "Ho36 correspond à une attente des jeunes, des familles et des urbains qui voyagent", souligne Franck Delafon. Si bien qu'il est sur le point d'ouvrir une version montagne d'ho36, avec 185 lits - deux fois plus qu'à Lyon - et 25 salariés : ce sera le 15 décembre prochain aux Ménuires (Savoie). S'il compare volontiers ho36 à "un camping des temps modernes", Franck Delafon garde les pieds sur terre. Il ne cherche pas à dupliquer ses établissements à tout prix et n'importe où. À la question "Que faites-vous dans la vie ?" Il répond : "Limonadier". Il se voit davantage comme un artisan que comme patron d'un groupe hôtelier. Pour l'heure, il ne focalise son développement que dans le grand-Est de la France. Après Lyon et Les Ménuires, il a Aix-en-Provence en ligne de mire.

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Publié par Anne EVEILLARD



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