Frédéric de Ravinel : Je viens de l'hôtellerie-restauration, mais ces cinq dernières années, j'ai en effet dirigé le lycée technique et professionnel Saint-Vincent-de-Paul d'Algrange, en Moselle, où l'on n'enseigne ni l'hôtellerie, ni la restauration. Or, ce sont des métiers de passion : même si on s'en éloigne un temps, on y revient toujours. D'autant plus dans un lycée comme Sainte-Anne qui, cette année, a obtenu près de 100 % de réussite aux examens, toutes sections confondues.
Dans quel état d'esprit arrivez-vous au lycée Sainte-Anne ?
J'arrive en citant mon prédécesseur, Joseph Le Gal, parti à la retraite et qui souhaitait que la transition se résume à "l'excellence dans la continuité".
Comment allez-vous poursuivre la dynamique instaurée dans ce lycée ?
Pour cette rentrée, des travaux ont été réalisés pour faciliter l'accès aux personnes à mobilité réduite, avec la mise en place d'un ascenseur qui dessert quatre niveaux du bâtiment. En outre, un schéma directeur a été mis en place, sur plusieurs années, pour rénover le lycée, notamment les cuisines. Quant aux élèves, ils vont continuer à participer à des concours : c'est l'occasion, pour eux, de faire leurs preuves lors de moments uniques au cours d'une vie.
Quel regard portez-vous sur la formation proposée aux futurs professionnels de l'hôtellerie et de la restauration ?
Nous avons des cursus qui essaient de correspondre au mieux aux attentes à la fois des élèves et des professionnels. Malgré cela, il y a un gros travail à faire pour transmettre la passion, au sein du lycée comme durant l'apprentissage. Et c'est à nous, enseignants, professionnels, d'aider les jeunes à franchir le pas. C'est-à-dire leur donner les clés pour mettre dans la balance le positif et le négatif de nos métiers, afin qu'ils se rendent compte que le positif prend le pas sur le négatif. Qu'on arrête de parler d'horaires à rallonge ! Mettons plutôt l'accent sur la satisfaction de voir un client heureux à l'issue d'un service et, sur le terrain, trouvons l'élève pour le bon poste, ne laissons personne sur le bord du chemin.
L'une des priorités de votre prédécesseur, Joseph Le Gal, était de revaloriser les métiers de la salle. Qu'en pensez-vous ?
Je suis maître d'hôtel de formation. Je suis donc sensible aux métiers de la salle, qu'il faut effectivement revaloriser. Comment s'y prendre ? En montrant que ce sont de vraies professions, avec un savoir, un savoir-faire, un savoir être. Découpe, flambage, relation avec la clientèle, anticiper les attentes... tout cela s'apprend.
Joseph Le Gal présidait l'Association nationale des écoles privées d'hôtellerie et de tourisme. Il y a cinq ans, vous en étiez le vice-président. Va-t-on vous revoir dans un rôle de premier plan au sein de cette association ?
Je connais bien l'Anephot, en effet. Mais il faut me laisser du temps ! Je viens juste d'arriver au lycée Sainte-Anne.
Publié par Anne EVEILLARD
jeudi 30 août 2018