Dès l’annonce du couvre-feu par le Président de la république, le standard du Petit Nice a retenti. Les clients du service du samedi soir (qui était complet) voulaient reporter ou annuler. « Nous sommes habituellement fermés dimanche et lundi, j’ai décidé de leur proposer de venir le dimanche midi. Pendant les vacances scolaires, on va ouvrir le midi 7 jours sur 7. Après, on va voir si ça marche. Est-ce que les gens seront plus nombreux au restaurant le midi ? Est-ce qu’ils vont dépenser plus que ce qu’ils dépensaient avant au déjeuner ?, dit Gérald Passédat. Pour l’hôtel, je vais laisser une formule bistrot dans l’immédiat puisqu’il faut que le personnel soit rentré chez lui à 21 h ».
L’hôtel, qui est un atout pour le restaurant, est aussi une charge. « Ceux qui viennent dormir à l’hôtel, c’est aussi pour manger et passer un bon moment. S’ils ne se voient pas faire le repas le midi, ils annuleront les chambres et le restaurant. C’est catastrophique ! », explique le chef qui ajoute : « Ce qui est un peu bizarre, c’est que pratiquement toutes les grandes villes sont en couvre-feu. Ça veut dire que les gens vont aller dîner aux alentours et même y dormir. Donc on reporte le problème ».
Gérald Passedat, comme bon nombre de ses confrères, a peu d’espoir que les clients soient prêts à venir au restaurant à 18 h. « Je pense franchement qu’au mois de novembre, je vais fermer Le Petit Nice. Je vais peut-être rouvrir pour la période des fêtes en décembre. Je suis comme un capitaine de bateau qui n’a pas de radar et qui navigue à la sensation… ». Le chef gère également trois points de restauration dans le musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MUCEM), or sa fréquentation est aussi en chute libre. « S’il n’y a personne au musée, je vais aussi devoir fermer ».
« Je comprends que c’est une année de changement, mais c’est très compliqué y compris pour nos collaborateurs. C’est complexe psychologiquement. On n’arrive pas à avancer. On est tous étranglés, constate Gérald Passedat. Il va falloir repenser les horaires, avoir de nouvelles idées…aujourd’hui, je ne sais pas comment on va faire ».
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Publié par Nadine LEMOINE