A Paris
Laurent Fréchet (restaurants Zébulon, Pirouette, Zango, Baltard au Louvre…), 7 restaurants à Paris, une centaine de salariés. Président de la branche restaurateurs GNI.
Baisse de fréquentation ? Lundi soir, dans l’un de mes restaurants, j’ai fait 4 couverts au lieu de 90 en moyenne ! Ce soir, c’est une soirée d’entreprise de 200 personnes qui vient d’être annulée. Les restaurants de destination comme les miens souffrent avec au moins 50% de perte de chiffre d’affaires. Les restaurants de quartier sont un petit peu moins impactés. Mais tous souffrent dans Paris et en périphérie.
Personnel : j’ai la chance d’avoir du personnel qui arrive à venir.
Décembre : le mois de décembre généralement un mois fort avec un chiffre d’affaires qui double grâce à un regain d’activité dû aux fêtes et aux repas d’entreprises et séminaires. Or, les annulations s’enchaînent les unes après les autres. Certains reportent mais d’autres annulent tout bonnement. Il y a un double impact ! C’est dramatique ! Depuis 18 ans que je suis restaurateur, je n’ai jamais vécu une situation aussi préoccupante. C’est même un cran au-dessus de la période des attentats.
Jean Mathieu, hôtel-restaurant Le Ruisseau à Paris- restaurant de 80 couverts – 8 salariés. (23 au total avec l’hôtel) - Umih
Baisse de fréquentation ? Nous enregistrons une baisse de 50% du chiffre d’affaires. Et tout d’un coup hier, on a très bien travaillé. C’est en dents de scies. Nous n’avons plus de repères.
Le personnel : Comme l’hôtel s’est vidé, je fais pension de famille pour 6 salariés qui habitent loin.
Décembre : Entre le restaurant et l’hôtel, c’est 30% de chiffre d’affaires en moins. Beaucoup de repas de fin d’années ou d’associations ont été annulés. La situation est difficile à supporter. On ne doit pas nous empêcher de travailler ! La raison doit reprendre le dessus.
Jean Valfort – Groupe Panorama 3 restaurants à Paris et Dark Kitchen – 110 salariés. Umih
Baisse de fréquentation : On enregistre au moins 50% de perte de chiffre d’affaires. J’avais hier soir un restaurant privatisé pour une soirée de fin d’année d’entreprise. Ils ont attendu jusqu’à la veille pour voir si la situation se débloquait afin que les gens puissent s’y rendre. Ils ont dû annuler. Ce que je comprends. Pour nous, comme les réservations n’étaient pas ouvertes, c’est une perte sèche.
Le personnel : Nous avons des employés qui ne peuvent carrément pas venir car ils habitent loin en banlieue. Ils attendent pendant des heures des trains sur les quais. On les met en congés payés pour qu’ils ne perdent pas en salaire. Et il y a ceux qui marchent pendant deux heures dans le froid glacial matin et soir… Il ne faudra pas s’étonner s’ils tombent malades. Et ils vivent dans le stress de savoir s’ils vont pouvoir venir au travail. C’est épuisant ! Je les félicite.
Décembre : Après les Gilets Jaunes l’année dernière, cela fait deux ans de suite qu’au mois de décembre, tout s’arrête. Au lieu de reconstituer notre trésorerie en cette période de fêtes, on subit les mouvements sociaux. Les réservations ont été divisées par deux et 20% de celles-ci ne sont pas honorées. C’est catastrophique ! Quand va-t-on sortir la tête de l’eau ?
Publié par Nadine LEMOINE