“Coller au plus près des préoccupations de notre temps, voire les anticiper.” Telle est la vocation du Lab’Attractivité, qui a vu le jour en sortie de crise sanitaire, sous l’impulsion de Didier Georges, proviseur de l’École hôtelière de Paris-lycée Jean Drouant (XVIIe). Depuis, des débats sont régulièrement organisés entre professionnels des CHR. À chaque session, un thème d’actualité est abordé face à un public de jeunes, tous élèves à Jean Drouant. Le 6 décembre dernier, lors d’une cinquième session, un panel d’experts s’est ainsi interrogé sur les liens entre hôtellerie et nouvelles technologies à l’heure de l’intelligence artificielle (IA). L’idée : multiplier les retours d’expériences, les points de vue, mais aussi émettre des propositions concrètes pour renforcer l’attractivité vers les métiers de l’hospitalité.
“L’IA va permettre de mieux satisfaire la clientèle”
Début décembre, dans le grand amphi du lycée Jean Drouant, il a donc été question d’hôtellerie, de restauration, de créativité et d’innovation. Parmi les participants au débat, citons Christian Mantei, président d’Atout France, Thomas Coustenoble, directeur éducation et recherche chez Microsoft France, Thomas Humbert, directeur des ventes chez Samsung France, ou encore Michel Lugnier, inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche, responsable de la filière hôtellerie-restauration-tourisme. Face à eux : une soixantaine de jeunes de BTS ou de mise à niveau (MAN), dont Ines Gonzalez Poato, 17 ans. “C’était passionnant, dit-elle. À l’issue de ces échanges, j’ai pris conscience de l’importance d’apprivoiser la technologie, pour un meilleur service, mais sans pour autant négliger l’expérience du terrain et le rapport humain, qui restent uniques dans la relation avec le client.” Un message volontiers relayé par Michel Lugnier (lire encadré) et par Christian Mantei. “L’IA va permettre de mieux satisfaire la clientèle, grâce à une hyper personnalisation de l’accueil et des services”, explique le président d’Atout France. Il ajoute : “Les jeunes s’interrogent quant à l’IA et aux nouvelles technologies. Ils sont attentifs et très ouverts, car ils sont déjà pratiquants : ils appartiennent à une génération utilisatrice de ces technologies et qui cherche toujours à être à la pointe.”
“L’IA, c’est du changement, renchérit Ines Gonzalez Poato. Cela bouscule les compétences que l’on demande aux étudiants. Mais il faut s’adapter pour être efficace sur le terrain.”
“Il faut assortir enseignement et technologie, tout en gardant notre esprit critique”
Enfin, le débat a porté sur ce que les nouvelles technologies vont pouvoir apporter à la façon d’enseigner. Réaction de la jeune Ines Gonzalez Poato : “Il faut assortir enseignement et technologie, tout en gardant notre esprit critique, en particulier face à l’IA. L’enseignant accompagne et l’IA apporte des outils complémentaires.” De son côté Christian Mantei souligne le côté ludique de l’IA, “qui va faciliter sa découverte et sa maîtrise”. Pour lui, cette rencontre intergénérationnelle a permis, en outre, d’envoyer “un message positif et optimiste” sur les CHR : “Les jeunes avaient besoin d’entendre des seniors leur dire que le secteur de l’hospitalité a de l’avenir.”
Publié par Anne EVEILLARD